"Desniansky Raion", le tryptique qui a révélé Cyprien Gaillard en 2007. © DR
< 27'03'08 >
Un sacré Gaillard à Beaubourg
Cyprien Gaillard est ce soir l’invité du Centre Pompidou, dans le cadre des aventureuses soirées « Prospectif Cinéma ». Ce jeune Parisien, déjà connu des lecteurs de poptronics (expos à Vassivière et Marseille l’été dernier) voit sa cote grimper à toute berzingue depuis deux ans. De la jeune génération d’artistes « pluri » (disciplines, influences), il mêle son goût pour la performance, le land-art et un romantisme échevelé (« Real Remnants of Fictive Wars V », vidéo dans laquelle des fumées envahissent un jardin à la française), une attitude punk associée à une iconographie « rock » (Roy Orbison), le tout sur fond de fascination pour la « poétique des ruines » chère à Diderot. Ces traces de bâtiments aussitôt recyclés ou effacés, Gaillard en fait le support d’un imaginaire très marqué par l’œuvre de Robert Smithson. Il envisage par exemple de reconstituer à l’identique un immeuble en ruines de Liverpool, pierre après pierre, projet fou au croisement du land art et d’une esthétique du vandalisme, que l’on retrouve dans « Deniansky Raion », l’œuvre qui l’a révélé l’an dernier : un triptyque vidéo de 30 minutes qui commence par cette scène d’ultra-violence ritualisée, suivie de la destruction in extenso d’une barre HLM puis d’une séquence aérienne (le survol d’immeubles formant un cercle très esthétique). Âmes sensibles... Autre œuvre marquante : « The Lake Arches », où un ami de Gaillard plonge avec enthousiasme dans des eaux saumâtres encerclées de logements réalisés par Ricardo Bofill, avant de revenir à terre, le visage ensanglanté, comme un résumé de la posture de l’artiste... La projection de ces vidéos (bémol : elle ne sont guère adaptées à une salle de cinéma !) sera suivie d’une performance de Koudlam (imaginer un Suicide new wave et froid comme du ciment), très raccord avec l’univers de Gaillard. Koudlam à Exit 2007 (vidéo : « Deniansky Raion ») :
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