Nuit blanche 2007
I dance, Pierre Giner Fondation d’entreprise Ricard, 9, rue Royale, 19 h-5 h, le 6/10.
Une Nuit blanche qu’I-dance, qui danse
Sous la boule à facettes géante, la Nuit blanche 2007 sera forcément paillettes avec Pierre Giner et son installation I-Dance. Et ce n’est pas parce que poptronics est de la partie qu’on va se priver d’en dire tout le bien qu’on en pense (et on revient demain sur le reste du programme, pas chiens). Pierre Giner aime les artefacts technos, ces espèces d’extensions électroniques qui nous transforment tous en photographes ambulants, cinéastes amateurs et enregistreurs d’ambiances. Artiste facétieux, globe-trotteur infatigable (Japon, Corée, Chine...), il en rapporte toujours quelques tétra octets d’images, d’idées, d’élans. C’est en Corée qu’il a trouvé le logiciel 3D d’apprentissage de la danse au centre de sa proposition pour la Nuit blanche 2007. Des danseurs kawaï 3D, dont les mouvements sont indexés aux beats des musiques les plus trépidantes qui soient (ah, la musique coréenne de karaoké). Imaginez des Véronique et Davina en avatars 3D et vous aurez une petit idée du logiciel que Pierre Giner s’est fait un plaisir de détourner à sa convenance, pour en faire l’outil d’un bal musette des temps modernes. Danseurs émérites, jamais en retard d’un temps, toujours la pêche et le même rythme endiablé, ces figures numériques plutôt insupportables (Mia Frye devrait les trouver si « grrooove my love ») sont clonées, rhabillées, customisées par un Giner en territoire modeux - il faut dire que Pierre aime les mélanges, art et cirque, art et net, art et médias, art et jeux vidéo… En 2005, au festival de mode de Hyères d’abord, quatre jeunes créateurs leur confectionnent des habits de lumière. Pour cette Nuit blanche, de plus grands noms encore s’y mettent : Issey Miyake ressort le bustier rutilant de la Grace Jones 80’s (l’égérie des dance floors d’alors), Christian Lacroix et Anne Valérie Hash ou encore Christian Wijnants se prennent au jeu. Sans oublier les ajouts hybrides, le Superman au-delà de l’ambiguïté sexuelle, les figures échappées de la Guerre des étoiles ou des jeux de baston méchants, sans oublier les chatons et autres doudous 3D typiques de la culture kawaï. Tout ce joli monde virtuel s’agitera aux rythmes plus ou moins trépidants des dj’s invités pour l’occasion par poptronics. Dans l’ordre d’apparition, les dj’s maison pour commencer, Ike et Kropotkine, histoire de coller au style pop’éclectique, puis les invités prestigieux, Jean-Yves Leloup, Patrick Vidal et dj Wet. Objectif, faire entendre toutes les couleurs des musiques qui font se trémousser frénétiquement : danses balinaises, musette électro, beats techno, nu-rave et néo-folk se succèderont de 19h à l’aube pour épuiser les danseurs, virtuels ou non. Un « poptromix » forcément sauvage, puisque le dance floor qu’a imaginé Pierre, décidément farceur, est à deux pas de la place Vendôme, sous les verrières de la galerie Royale. Facile dès lors d’imaginer le contraste entre la foule des officiels qui ne manqueront pas de déambuler en début de soirée (le maire est attendu à minuit) et les danseurs « tête à claque » sur écran. Qui manipulera qui ? Pierre, aux consoles d’une forme extrêmement détournée de Vjing ? Jean-Yves Leloup, cofondateur du duo RadioMentale, à l’origine du concept de cinémix, Patrick Vidal, l’ancien chanteur punk du Marie et les garçons des années 80, depuis passé par les Bains Douche, le Privilège ou les Nuits sonores ? Ou la foule ?
And the Show must go on, Hello World, épisode 5, par Systaime
Printemps électronique Il est plus que temps d’« Exploser le plafond » Sortez ! Deerhoof, Magnetic Man, Earth, Menace Ruine, InFiné... Métavers, tout doit disparaître (et Hubs aussi) Faire la fête au système : AFTER PARTY (3) |