Radio WNE Show 2, du 10 au 17/03, en direct de Berlin tous les soirs à partir de 20h et en extrait vidéo le lendemain sur poptronics.
Berlin, le 10 mars, en direct de la première session du Radio WNE Show, chez Namosh. © Christophe Urbain
< 11'03'08 >
Viens chez moi, j’habite chez Radio WNE 1/7
Ne pas se fier à l’intitulé du Radio WNE Show. Loin de la jouer paillettes, ledit « show » emprunte davantage aux expérimentations les plus extrêmes du Net. Normal, il s’agit d’une manifestation imaginée, conçue et portée par Radio WNE. Ce spécimen de webradio, créée en 2001 par Mabuseki (aujourd’hui « simple » invité de l’événement), construit une audiothèque bruitiste et streamée mariant aussi bien Sister Iodine, Carl Michael von Hausswolff, Sunn o))), Jackie-O Motherfucker et autres concerts improbables (de Placard en Nuits bleues). Le dispositif imaginé par LBB (La Boîte Blanche, aux manettes de Radio WNE depuis 2005 et accessoirement développeur émérite de poptronics), entre « Loft Story » et « Viens chez moi j’habite chez une copine », est une sorte de radio-coucou berlinoise, définie comme un « périple webradiophonique en studio@home ». Sept jours durant, sept artistes sonores s’installent chez sept acteurs d’une scène bricolo-hardcore-noise-réseau berlinoise, pour des sessions à géométrie variable, parfois chantantes, parfois grésillantes, parfois parlantes. En tout cas curieuses. Avec sa « ligne éditoriale nomade », le Radio WNE Show entend construire une « connivence éthylique improvisée » grâce à un couple de micros stéréo d’ambiance pour une « forme de field-recording radiophonique naturalisant, sans mixage ni montage », explique LBB. La première édition du Radio WNE Show, en 2007, se passait à Paris. Les archives du site donnent une petite idée du processus : comme dans « Loft Story », l’internaute a parfois l’impression d’être un « voyeur » de l’écoute, s’immisçant dans les conversations, découvrant l’arrivée des invités, surprenant fous rires et « backstage », comme aux temps des premières radios libres. La comparaison avec « Loft Story » s’arrête à peu près là, les sept invités (les mêmes ou presque que l’édition parisienne) n’ayant rien à voir avec Loana et Jean-Edouard. Hier lundi 10/03, Mabuseki du collectif MU (art sonore), avait choisi comme premier hôte Namosh, tête de pont d’une chanson allemande glam-punk (si-si) qui ne se prend pas au sérieux (non-non), pour une discussion à bâtons rompus (à ré-entendre dès la semaine prochaine en archives sur la Radio WNE). Ce soir 11/03, à 20h, l’organisateur des Sciences bruitistes, Zohar, rencontre dans une « bonne vieille stammtisch de quartier version noise » Raionbashi, sorte de performer bruitiste hardcore à la tête du label Tochnit-Aleph (Evil Moisture, Henri Chopin). Ne pas chercher non plus de têtes d’affiche, l’effet « carte blanche en cascade » comme le dit joliment LBB en rajoute dans un paysage audio à la limite du confidentiel, entre nappes sonores et recherche acousmatique, happening et streaming. En vrac, quelques pistes : CarlY, « hâcheur de samples alsacien », co-organisateur (avec LBB) du NoMusic Festival, des performances en réseau radicales et à distance, Joachim Montessuis, l’un des plus brillants artistes sonores français (très actif sur l’excellent Ubuweb), Jean-Baptiste Bayle qui navigue entre interventions codées et sonores (il est l’auteur du plus malin détournement de Myspace qu’on ait vu, Myownspace), ou encore l’activiste producteur de concerts DIY Ali_Fib qui invite et s’invite chez Türkowsky lequel bidouille et triture la matière sonore (micros, enregistrements, radio...). Poptronics, qui ne pouvait rester indifférent à un tel charivari sonore, réseau et artistique, accompagne cette manifestation « zéro sponsor » zéro subvention, avec un extrait vidéo du radio-coucou de la veille. A cappella de fin de session Namosh/Mabuseki, « Moccatongue » (tiré de l’album de Namosh), avec de gauche à droite, Namosh, Mabuseki et Jesse Evans :
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