Rencontre autour du livre « Turn the beat around : L’histoire secrète de la disco », de Peter Shapiro aux éditions Allia (25 euros), en présence du traducteur Etienne Menu, le 21/11 à 19 h, librairie Pensées Classées, 9 rue Jacques Cœur, Paris 4e.
Les zazous, comme les jeunes swing allemands, précurseurs du disco... © DR
< 21'11'08 >
Y’a des zazous dans le disco
« L’Histoire secrète de la disco », sous-titre du déjà référent « Turn the beat around, écrite par le journaliste Peter Shapiro en 2005, est enfin éditée en France… A défaut de rencontrer directement son auteur, c’est Etienne Menu, traducteur éclairé de ce pavé, qui présente ce soir l’ouvrage à la Librairie Pensées Classées. Le disco, ses prémisses et ses avatars y sont observés sous ses fines coutures et avec moult anecdotes… Rien n’échappe au lecteur, de la saga du Loft, matrice originelle d’une contre-club culture new-yorkaise telle qu’impulsée par David Mancuso au début des années 70, à la disparition du Paradise Garage, mythique Mecque du danseur décomplexé par les mixes jouissifs de Larry Levan. Mais, cette histoire-là, convenons-en, est globalement connue… Ce qui l’est bien moins, c’est sa préhistoire. Ainsi, Shapiro établit que les germes de la culture disco apparaissent dans les années « swing » et plus spécialement pendant la Seconde guerre mondiale, où dopées d’insouciance et de musique sous influence américaine, les jeunes générations « zazous » en France et « swing jugend » dites aussi « swing kids » en Allemagne, s’encanaillaient allègrement, provisoirement à l’écart des tumultes. La swing dance, ancêtre du disco, extrait du film « Swing Kids » (1993) ou la naissance d’une contre-culture par la danse en rébellion face au régime nazi : A noter, qu’à partir de 1942, cette jeunesse dorée paiera sévèrement son arrogance. Beaucoup seront enrôlés de force dans les jeunesse hitlériennes ou jetés en camp de travail. C’est à la même époque qu’apparaissent des soirées sans orchestres. A Paris, serait née « La Discothèque », rue de La Huchette, en bordure de Seine. On pouvait y apporter ses propres disques, commander une plage musicale en même temps qu’une boisson. On s’y retrouvait entre initiés, loin des hit-parades, du peuple et des tumultes. « Avoir choisi cette période démontre ma croyance dans le fait que la disco, en tout cas telle qu’elle est souvent perçue aujourd’hui, est née de périodes historiques terribles, et qu’en fait, il se passe beaucoup de choses sous sa surface d’apparence heureuse », confiait Shapiro au journaliste Jean-Yves Leloup. L’existence même de ce lieu, « La Discothèque », est sujet à controverse historique et Shapiro avoue avoir usé deux mois de recherches sur ce seul fait, sans résultats probants. Pour autant, l’origine du mot discothèque, et donc l’éthymologie de l’appellation disco, ne fait pas de doute, elle est française. Quant à la vraie histoire de la musique disco, elle est bien évidemment principalement new-yorkaise. Contre toute idée reçue, elle repose dans les années 40 comme dans les années 70 sur des minorités sociales, raciales, sexuelles, autant dire des parias. En cela, les fondements de cette culture sont fort distants des succès de Marc Cerrone ou des Bee Gees… mais c’est une autre histoire.
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