Google & co squattent à la fois la représentation de l’Internet et les pratiques des internautes. A Vienne, en Autriche, un colloque ce samedi 8 novembre dépouille ces entreprises leaders de leur neutralité et objectivité affichées et propose une série d’approches critiques pour comprendre et rendre visibles les relations de pouvoir à l’œuvre dans la recherche d’informations automatisée en réseau. A écouter toute la journée en streaming, la conférence « Deep search » s’interroge sur le futur de la recherche en ligne, la place des moteurs de recherche dans l’écologie de l’Internet et leurs rôles sociaux et politiques.

Le World-Information Institute accueille des scientifiques et des artistes pour déconstruire la façon de chercher l’information sur le Net. Au (riche) programme : l’histoire de la façon de faire des recherches, héritée notamment du monde des bibliothèques, et comment la conception actuelle des moteurs en est à la fois la continuation et la négation, l’hégémonie capitaliste de Google, un point sur la question des droits civils en ligne (vie privée, libre expression...), des propositions d’autres architectures techniques... Bref, de quoi regarder différemment la recherche de l’information.

A l’origine de cette journée, on retrouve Konrad Becker et Felix Stalder, deux théoriciens du réseau, activistes, chercheurs, artistes. Le premier est à la tête du World Information Institute, plate-forme interdisciplinaire critique, directeur jusqu’à sa fermeture en 2006 du centre d’art et fournisseur d’accès Public Netbase, très actif dans la réflexion critique sur les médias et l’art (une anthologie de textes vient d’ailleurs de paraître : « Public Netbase : Non Stop Future, new practices in Art and Media »). Quant au second, c’est un chercheur dont la réflexion est à l’intersection entre culture, économie et technique, notamment sur les questions d’accès à l’information.

anne laforet