< 16'03'08 >
Guillaume a la mémoire qui ne flanche pas

Pour une fois, c’est sur l’horloge de la télé que Guillaume, le chat-pigiste de poptronics, s’aligne. Parce que le documentaire « Shoah par balles, l’Histoire oubliée » est fort, exceptionnel et dérangeant, qu’il met en lumière un épisode oublié de l’histoire de la Seconde guerre mondiale, et que la campagne qui s’achève et la soirée électorale qui s’annonce pourraient en détourner l’attention. Un prêtre français, le père Patrick Desbois, parcourt depuis 2002 l’Ukraine et recueille les témoignages de survivants de la Shoah par balles.

Son travail patient à permis de mettre en lumière une première phase du génocide, dès 1941, soit avant les camps de concentration et les chambres à gaz, un génocide qui se serait en quelque sorte fait la main sur les terres conquises aux Russes par la Wehrmacht en Ukraine. Les commandos de Waffen SS, les Einsatzgruppen (unités mobiles), assassinent alors à coups de fusil (« une balle, un Juif »), plus d’un million et demi de Juifs ukrainiens de 1941 à 1944. Avec son équipe, le père Desbois, petit-fils de déporté, a recueilli les témoignages de 700 personnes et permis la mise à jour de 800 fosses communes.

En octobre 2007 paraît son livre « Porteur de mémoires » (ed. Michel Lafon), qui a fait l’objet d’une exposition au Mémorial de la Shoah. Voilà la télévision qui s’empare du sujet : France 3 a diffusé l’émission en prime-time, le 12/03 à 20h50, et France 5 en fait de même ce 16/03 à 20h50. Une façon de consacrer à ces témoignages une place qui dépasse l’incantatoire « devoir de mémoire ».

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