« Identifiction », jeux vidéo en épisodes hebdomadaires de 30 à 45 mn. La première série, « Aosphere », sera lancée en octobre 2008. 2€ l’épisode.
Un des personnages d’« Aosphere », la série qui inaugurera « Identifiction ». Premiers épisodes mis en ligne mi-octobre 2008. © DR
< 18'06'08 >
Quand le jeu vidéo s’inspire des séries télé
Une ligne éditoriale « subversive » et « frondeuse », des thématiques « habituellement censurées »… Pour présenter son projet de jeux vidéo calqués sur le modèle des séries TV, « Identifiction » n’a pas peur des grands mots. Derrière ces termes marketing pourrait néanmoins se profiler un renouveau bienvenu du genre. La comparaison est ambitieuse : « Identifiction », qui veut fournir aux joueurs des nouveaux épisodes à un rythme hebdomadaire, se décrit comme le HBO (Les Soprano, Six Feet Under, Sex and the City…) du jeu et entend proposer des scénarios plus profonds à un public plus mûr. « Le projet est né en réaction au marché du jeu vidéo tel qu’il est aujourd’hui », explique à poptronics Salima Bessahraoui, responsable marketing du projet. Il y a actuellement un vrai nivellement par le bas des contenus. On retrouve toujours les mêmes typologies de jeux vidéo, les personnages sont souvent creux en termes de psychologie et n’ont pas un grand intérêt émotionnellement. » Parmi les thèmes qui seront abordés, « la solitude, la folie, les personnages en marge… ». La première série, « Aosphere », qui sera lancée mi-octobre, flirtera avec les genres aventure et science-fiction, espace exploré et rebattu s’il en est, avec des références revendiquées à « Lost », « Battlestar Galactica » ou « Star Trek ». Pour renouveler la SF, « Identifiction » propose « un discours proto-politique : avec la science-fiction, on baigne dans le néo-colonialisme ; nous voulons envisager cette problématique à la lumière de la fiction et voir dans quelle mesure un espace utopique peut exister avec les valeurs de l’étranger ». Tout cela sera jouable à la souris depuis un navigateur Internet (et donc compatible Windows, Mac OS et Linux) et pour deux euros l’épisode. Chose rare dans l’univers des jeux vidéo, ces épisodes, qui ne permettront pas de sauvegarder sa progression, sont destinés à n’être « incarnés » qu’une fois chacun, obligeant le joueur à faire des choix irréversibles. « Aujourd’hui, le joueur est un peu l’enfant-roi, souligne Salima Bessahraoui, beau, fort, il gagne forcément à la fin. Nous avons voulu casser les codes du genre, qui sont beaucoup trop basiques. » Dans « Identifiction », on devra donc se couler dans la peau de deux ou trois personnages aux contours bien définis. Et s’y identifier, d’où le nom. L’équipe d’une quarantaine de personnes comprend plusieurs pools de scénaristes, au nombre desquels le français Hubert Chardot, figure historique du jeu vidéo (il s’est notamment illustré en imaginant la série « Alone in the Dark »). Deux autres projets sont dans les cartons d’« Identifiction » : une comédie de mœurs « assez trash » qui explorera les dessous de la mode et proposera d’incarner une bimbo analphabète et une série orientée « horreur, enquêtes et frissons » à la Romero.
L’exemplaire Claude Closky
Rencontre avec Asi Burak, l’ex-officier israélien devenu producteur de jeux vidéo pacifistes Net culture, quoi de net ? Pop’surf’ Jérôme Lefdup, agité du bocal à images « I-Be Area », par ici le bon soap ! PopAntivirus#6 Échanger pour changer Les histoires numériques parallèles de Gamerz 2019 Tokyo Game Show : l’indé sauve la fête |