Deep North, festival Transmediale 09, du 28/01 au 01/02, conférences et performances en streaming sur le site de la manifestation, Berlin (Allemagne).
Structures, Club Transmediale 09, le 27/01, soirée FRICTIONS (avec entre autres Minibloc, artificiel.process, Mika Vainio), du 22/01 au 31/01 à Berlin (plusieurs lieux).
Les Russes Evelina Domnitch et Dmitry Gelfand, qui ont accédé à la reconnaissance internationale avec "Camera Lucida", ouvrent la neuvième Transmediale ce mardi avec "Sonolevitation", une performance. © DR
< 27'01'09 >
La Transmediale 09 rapproche Berlin du pôle nord

(Berlin, envoyée spéciale)

Ouverture gravitationnelle ce soir de la neuvième Transmediale, à Berlin, avec le duo russe Evelina Domnitch et Dmitry Gelfand et leurs dispositifs mixant magie et science, qui intitulent leur performance « Sonolevitation » (des feuilles d’or gravitent en produisant du son). Il faut dire que le festival berlinois, après une édition 2008 placée sous le signe de la conspiration, met le cap au Nord, et même le grand Nord, le mot d’ordre de la tête chercheuse des festivals nouveaux médias étant « Deep North ».

« Sonolevitation » d’Evelina Domnitch et Dmitry Gelfand, en version installation, 2007 :

Un Nord métaphorique pour questionner d’un point de vue culturel et économique les changements climatiques annoncés. Avec la volonté de ne pas tomber dans une approche alarmiste et de rester du côté du critique et du poétique, la Transmediale se penche sur les interactions entre êtres humains et systèmes globaux (comme la nature, mais que le festival étend aux environnements numériques). La vulnérabilité des situations explorées par le festival (banquise, désert...) sert de prisme pour décoder la fragilité des systèmes. La thèmatique laisse un peu froid poptronics (oups, pardon pour le jeu de mots facile), l’articulation entre nature et systèmes informationnels fonctionnera-t-elle ? En tout cas, poptronics pose sa tente pendant toute la semaine pour en rendre compte.

Concrètement, tout cela prend la forme d’expositions thématisées autour de la survie, de l’utopie et de leurs interactions, dont une en ligne, de projections (avec une partie de la programmation autour du réfrigérateur...), de conférences (dont une ultra-sérieuse porte sur l’environnement et l’autre, façon « serre numérique » où la thématique plus « techno » présente davantage de discussions autour des œuvres exposées et des préoccupations des artistes). Sans oublier les performances. Et c’est aussi l’occasion inattendue de voir la Haus der Kulturen der Welt transformée en camp d’urgence pour réfugiés climatiques par les architectes allemands de Raumtaktik. Et même si le temps est pour l’instant gris et plutôt clément à Berlin, peut-être le camp se révèlera-t-il utile d’ici la fin du festival dimanche...

A ce versant expos-conférences vient traditionnellement se greffer le Club et sa programmation musicale, qui fête sa 10ème édition. Jusqu’au 31 janvier, ce sont dix soirs de concerts, sets et performances AV, principalement au club Maria am Ostbahnhof, qui composent un tour d’horizon de la musique électronique, de Zombie Zombie en passant par Blectum from Blechdom, deux musiciennes à laptop ultra-marrantes avec glitchs à gogo, claquettes et momies qui dansent, Alva Noto ou encore les Fuck Buttons.

Pas question de zapper dans ce tableau des réjouissances les discussions et ateliers pour festivaliers légèrement électro-geek sur les bords : la Bank of common knowledge du collectif espagnol Platoniq et des créateurs du juke-box mobile et libre Burnstation se propose d’être l’espace dévolu au marché du savoir pendant toute la Transmediale 09, un lieu où échanger techniques et compétences. Ce qu’on aimerait vraiment apprendre, c’est comment se dédoubler pour tout voir.

anne laforet 

votre email :

email du destinataire :

message :