Après-coup sur le festival Seconde Nature, les 6 et 7/06 à Aix-en-Provence.
Miss Kittin, mi-infirmière mi-démon, samedi soir à Seconde Nature. © Clémentine Crochet.
< 10'06'08 >
Moisson de décibels pour Seconde Nature
(Aix-en-Provence, envoyé spécial) Aix-en-Provence s’est réveillée sous les bombes dimanche matin, en conclusion du festival pluri electro-nouveaux médias Seconde Nature. Celles balancées par Miss Kittin devant une foule compacte (1800 personnes) et électrisée. L’ex-infirmière electro-clash a pris les rênes de la vénérable Cité du Livre durant quatre heures à rendre fou le mistral lui-même, à faire claquer les BPM comme un fouet, dont une première partie en live (chant à l’appui) tirée de son album « BatBox ». S’ensuivirent trois heures d’un set techno en rouge et noir qui atterrit à 5 heures du matin sur une ballade rock de Black Rebel Motorcycle Club. Le régional de l’étape Sarah Goldfarb (cinéphile et amateur de duperies en tous genres) se chargea d’achever son monde avec un set très énervé et assez bref, qu’il mena en hurlant, le potentiomètre manifestement en rade. Plus tôt dans la soirée, Battant avait fait honneur à son nom avec une hargne new wave efficace (mention spéciale au clavier total geek). Entre deux sets electro, le festivalier venu nombreux (3 600 entrées, dont 11% seulement d’invitations) était invité à « composer une orchestration florale » qui tournait certes parfois à la cacophonie mais opérait un intéressant contrepoint à la programmation. « Akousmaflore » se compose de plantes suspendues à caresser, chacune étant reliée à des capteurs qui génèrent des sons. L’installation interroge le rapport que nous entretenons avec le biotope en creusant la notion de « design de l’invisible », explique Anaïs Met Den Ancxt, moitié du duo Scenocosme, qu’on avait déjà repéré). Akousmaflore, démo : Autre installation très réussie, « Pause » de Lynn Pook et Julien Clauss, a fait son petit effet de massage sonore aussi puissant qu’un plongeon en jacuzzi, comme lors du festival Octopus à Paris en mai dernier. Deux performances magiques pour en finir avec cette deuxième édition de Seconde Nature, qui a plutôt bénéficié du changement de lieu (de la fondation Vasarely à la Cité du Livre, une ancienne fabrique d’allumettes en plein centre-ville). D’abord la rencontre entre DJ Chloé et les deux Berlinois Transforma, qui ont composé une partition visuelle très subtile, toute en progression. Début dans la pénombre, en teintes noires, blanches et grises assez Bauhaus, la silhouette de Chloé se détachant à peine, puis dès les premières rythmiques lourdes tirées de « The Waiting Room », un personnage inquiétant, de profil, occupe l’écran, bientôt happé par des barres graphiques colorées. Le rythme s’accélère en pleins et déliés, avant un decrescendo final très beau et doux. Enfin, Monolake n’a pas oublié d’administrer une volée de pulsations techno puissantes devant ses visuels noir et blanc aux formes géométriques. Avec son budget serré de 140 000 €, Seconde Nature s’installe dans le paysage des festivals electro arty, d’autant qu’il s’autofinance à plus de 50% et se réjouit d’avoir accueilli « trois fois et demi plus de monde que l’an passé », selon Pierre Vignes, l’un des organisateurs. En 2009, Seconde Nature devrait pouvoir faire encore mieux, en déployant sa programmation sur le CCN voisin, le Pavillon Noir de Preljocaj (le bâtiment du chorégraphe conçu par Rudi Ricciotti) et le Grand Théâtre de Provence (réservé le reste de l’année à l’art lyrique).
And the Show must go on, Hello World, épisode 5, par Systaime
Printemps électronique PopAntivirus#8 Resistencia (2) ou la musique libérée Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave Sortez ! Deerhoof, Magnetic Man, Earth, Menace Ruine, InFiné... Clermont 2019, le court du jour 7 : « The Passage » Série Au(x) monde(s) - Jacques Perconte (1/2) Les histoires numériques parallèles de Gamerz 2019 |