Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Le rock dada de The Chap de retour en tournée française © DR
< 03'10'08 >
Sortez ! La musique adoucit les crises

De la musique pour supporter le marasme ? C’est par ici et pour une quinzaine chargée en concerts.

Les pop’recommandés

Ça commence (fort) dès ce vendredi, avec le retour des bidouilleurs énervés Fuck Buttons (Point Ephémère, le 3). Ils viennent de Bristol mais ne font pas vraiment dans le trip-hop. En bons laborantins, ils préfèrent célébrer les noces du bruit blanc et de l’électro 8-bit dissonante. Résultat : l’un des titres les plus percutants de l’année, « Sweet Love for Planet Earth », parfaite bande-son pour le crash en cours (les oreilles plus chastes peuvent faire leur miel du folk pianissimo de la jeune songwriter anglaise Essie Jain, à la Maroquinerie).

Dans un tout autre registre, le label historique de la techno minimale nord-américaine, Minus sera célébré dimanche au Rex avec son fondateur méché Richie Hawtin en set, suivi d’un live de la nouvelle pousse Jon Gaiser. Le 7, on grimpe au Glazart pour le concert des Américains aux larges épaules Pelican, comparses de Jesu au sein du label Hydra Head (spécialisé en rock spatial et spéculatif). « City Of Echoes », le dernier album de Pelican (aucun rapport avec Robert Desnos !) aère le son du groupe et provoque des visions de vastes plaines sous une lune bleue... Pour les amateurs de rock lent, puissant et en cinémascope.

Pelican - « Forecast for Today » :



Sans aucune transition, Alex Beaupain entonnera ses chansons pop sensibles à la Boule Noire, les 9 et 10. Beaupain s’est fait connaître il y a deux ans par la BO des « Chansons d’amour » de Christophe Honoré. Son album « 33 tours » est une nouvelle démonstration de son talent de compositeur, même si la voix peine parfois à suivre. Enfin, mercredi 15, soirée battle. A ma gauche, l’Elysée-Montmartre et le happening toujours rafraîchissant de la troupe allumée Of Montreal qui présentera son tout chaud « Skeletal Lamping » attendu à la fin du mois. A ma droite, la Maroquinerie avec le Jon Spencer portugais, The Legendary Tigerman. Un one-man’s band déjanté qui sera curieusement à la même affiche que la discrète perle folk suédoise, Taxi Taxi. Des Cocorosie (puisque deux jumelles) tombées du nid (Suède) qui distillent leur mélancolie avec une rare parcimonie (7 titres en deux ans). A découvrir d’urgence.

La quadrature du 10/10

Première grosse bousculade de la rentrée, vendredi 10, avec une foule de choses intéressantes. Au Showcase, concert gratuit avant minuit avec le rock dada de The Chap, des Anglais à la liberté de ton sûre. Depuis trois albums (tous à peu près passés inaperçus), les carambolages osés de ces fortiches en déconstruction (on mélange tout et on secoue) sont parmi ce qui se fait de plus baroque. Pour ceux qui voudront faire les malins dans vingt ans, quand The Chap sera la référence ultime... En face, les beaucoup plus hype Pivot et leur math-rock synthétique accompagneront l’électro-rock sautillant de Poni Hoax, les poulains très tendance de Tigersushi. (La Cigale, le 10).

On pourra tout aussi bien opter pour les marges en ralliant les Instants Chavirés (Montreuil) pour le concert de Caldera Lakes et Kevin Shields. On n’en rajoutera pas sur le leader toujours aussi impavide de My Bloody Valentine, qui s’acoquine ce soir-là avec une Californienne qui fait dans l’activisme bruitiste et la macération sonore. Le mélange des deux peut être détonnant.

Bien loin du rock underground pré-cité, le duo soft-électro Air fera son retour sous les lambris de la salle Pleyel pour le projet « Close Up », avant de nouvelles aventures discographiques. Les plus rageurs auront le choix pour conclure cette folle soirée, puisque le Rex accueille le grognard historique des dance-floors londoniens, Dave Clarke, dont le set strasbourgeois (Ososphère) en a laissé plus d’un sur le carreau. Alternative plus hype, la nuit rémoise du Social Club, avec un live de Yuksek et un set a priori bling bling de Brodinski.

La ronde des festivals

Trois rendez-vous à noter. Au Grand Mix de Tourcoing, le festival Radar (du 4 au 10) convie des indés en nombre (de Bon Iver à la charmante My Brightest Diamond en passant par Pelican ou The Coup). Avec une très bonne idée : les Suédois Melpo Mene et le songwriter préféré des blogs, Chris Garneau donnent aujourd’hui des concerts en appartement et... dans les crèches de la ville. Garneau, on le retrouvera à Paris pour le troisième Fargo All Stars, le festival organisé par l’émérite label parisien versé dans le songwriting américain. Au menu, cette année : Jessie Sykes, Joseph Arthur, les lancés Clare & The Reasons ou encore The Redwalls (du 6 au 13 à la Maroquinerie).

Enfin le festival Factory (produit par la Région Ile-de-France) se déploiera du 8 au 11 à la Cigale. Oublions Magic Malik et Gilles Peterson au profit du concert de Leila, le 10 (décidément LA soirée de l’automne). L’Iranienne s’est fait repérer il y a dix ans aux claviers des tournées de sa copine Björk, puis avec son album « Courtesy Of Choice » (1998) publié par Rephlex, le label d’Aphex Twin. Son tout récent « Blood, Looms And Blooms » est une perle noire à s’infuser lentement, comme une décoction électronique très sensible. Concert totalement inratable. Le lendemain, on ira reprendre des nouvelless du duo Autechre.

Leila en live, Sonar 2008 :



A fuir !

Trust retrouve le Zénith le 14, deux semaines après avoir soutenu le happening évangéliste de sainte Ségolène. Antisocial ? Ben voyons !

benoît hické et matthieu recarte 

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