Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Young man alias Colin Caulfield, jeune nouveau venu sur le terrain folk psychédélique, à mi-chemin des Beach Boys et d’Animal Collective (Flèche d’or, le 15/05). © DR
< 14'05'10 >
Sortez ! Young Man, Rebolledo, Liars, It’s a fine line, Wire...
(pop’live) Alors que le tout nouveau Centre Pompidou-Metz fait la nique aux Nuits sonores (jusqu’à dimanche à Lyon) en programmant demain 15/05 une performance du rare Aphex Twin (gratuite avec ça !) et que tout ce que Paris compte de branchés a filé à Cannes, tour d’horizon d’une quinzaine de concerts passionnante pour ceux qui sont reclus dans la capitale. Cosmique trip ce week-end. Le big beat ne fut pas que la fort rentable usine à gaz médiatisée notamment par les Chemical Brothers. Le duo londonien, qui revient dans quelques semaines avec un nouvel album, n’a eu de cesse de faire revivre au moyen de samples et de compilations mixées ses obsessions, tournant essentiellement autour de la disco. C’est lui qui a redécouvert la musique pulsée et planante des Français Black Devil Disco Club, auteurs de « Disco Club », un album passé à la trappe lors de sa sortie en 1978 mais à la fameuse réputation dans le petit milieu électro. Une disco qualifiée depuis de « cosmique », soit le versant obscur des arpeggiato de Moroder, en plus sec, et que Richard D. James a réédité sur son label Rephlex. Résultat : le retour aux affaires de Bernard Fèvre, désormais seul aux commandes du show noir disco. Il sera suivi par ses héritiers putatifs, l’érudit collectif de DJ britanniques Allez Allez (allez écouter les mixes de tous leurs amis) et Krikor, le franc-tireur qui n’aime rien tant que défoncer les boules à facettes à coups de beats cradingues. Poptronics vous invite à cette soirée Bonnes manières première du nom (ce soir à la Machine du Moulin rouge). Vite… Il suffit d’envoyer un mail à info@poptronics.fr. Young Man s’est fait connaître grâce à ses reprises de Beach House, Grizzly Bear, Animal Collective ou Deerhunter qu’il poste depuis un an sur Youtube. Débarqué à Paris début 2010 pour apprendre le français, Colin Caulfield écume en solitaire et noyé dans la reverb les scènes de la capitale (Flèche d’or, 15/05). Etonnant de maturité (il n’a que 21 ans), cet Américain à suivre de près a été durablement marqué par les harmonies de Grizzly Bear, le songwriting de Bright Eyes et la liberté de ton du « Sung Tongs » d’Animal Collective. Il s’applique à prolonger ces influences sur un premier mini-album en apesanteur, « Boy » (l’histoire d’un enfant qui passe à l’âge adulte), bientôt disponible sur le label français Kitchen Music mais que l’on peut d’ores et déjà apprécier sur son blog. Young Man – « Five » : Le 15/05 toujours, le Social Club réunit deux fiers tenants de la techno minimale, la Parisienne Jennifer Cardini, qui fait son bonhomme de chemin dans les clubs du monde entier (à défaut d’une actualité discographique) et Matias Aguayo, le Chilien déraciné (il a grandi à Cologne, en terres Kompakt et vit maintenant en région parisienne) qui oscille entre une fascination pour la pointe sèche et une sensualité latine parfois proche de la musique expérimentale. C’est d’ailleurs ce drôle de mélange qu’on aime aussi chez les mystérieux Rebolledo, signés par Agayo sur son label Comeme. Rythmes sourds et écrasés, paroles absurdes, ce drôle de gang fait un peu penser à Koudlam pour cet art des grands espaces stoppés nets par les barres de HLM. Sans parler du clip de « Guerrero », qu’on peut voir comme une parodie de l’imagerie tristement célèbre de Romain Gavras. Rebolledo - « Guerrero » : Le trio expérimentalo-arty Liars vient défendre son versatile cinquième album sur les scènes françaises. Mariant un rock limite abstrait et les défouraillages qu’on leur connaît, les Américains ont fait de Los Angeles le cœur de « Sisterworld ». Exilés en Californie, ils ont plongé dans les bas fonds de la ville pour en ramener des histoires de meurtres et des portraits cinglants d’Angelinos échappés d’un livre de Brett Easton Ellis comme sur ce « Overachievers », nouveau single tout chaud, dont Aaron Hemphill a réalisé le clip. A noter en première partie, les hurluberlus Fol Chen, dont on vous a déjà grand bien, présenteront la suite de leurs aventures pop kitsch et décalées (Maroquinerie, 19/05). Liars - « The Overachievers » : On se penchera aussi sur la résidence de Juliette Lewis à la Flèche d’or pour les quatre concerts du 19 au 22/05 dont elle assure la programmation. L’occasion de profiter du shoegazing pas désagréable des Américains Titus Andronicus (le 20/05), de juger sur pièces de Free Energy (le 21/05), la nouvelle signature rock du label DFA (Black Dice, LCD Soundsystem…), ou encore de s’amuser avec le punk-rock de Double Dagger du très bon label chicagoan Thrill Jockey (qui aligne aussi le 18/05 les plus expérimentaux Trans Am aux Instants chavirés). Deux petites curiosités encore pour le 21/05 : les mystérieux jj. Un seul clip, pas de Myspace : leur présence en ligne est pour ainsi dire inexistante et ils y tiennent. Ces Suédois, qui ont affolé les blogs avec la pop électronique gracieuse de l’album « jj #2 » l’an dernier (et sortent logiquement « jj #3 » en 2010), donnent leur premier concert parisien le 21/05 au Point éphémère (avec Born Ruffians). Autre outsider ce soir-là, The Bundles, soit deux des plus éminents représentants de la scène antifolk du New York de la fin des années 90, Jeffrew Lewis et Kimya Dawson (accompagnés de Jack Lewis et Anders Griffen), joue lui au Glaz’art (avec A Sunny Day In Glasgow). On laisse la parole (enfin, la souris) à Ivan Smagghe, exilé à Londres depuis plusieurs années, qui définit ainsi pour poptronics son nouveau projet It’s a Fine Line, duo lancé avec Tim Paris et déjà auteur de plusieurs maxis et de remixes planants (notamment pour The XX) : « It’s a fine line between reference and cliche / it’s a fine line between rough and cheap / it’s a fine line between moody and dark / it’s a fine line between independent and arrogant / it’s a fine line between obscure and abstruse / it’s a fine line between intricate and complex / it’s a fine line between passion and obsession / it’s a fine line between ambiguity and confusion / it’s a fine line between style and genre / it’s a fine line between loud and proud / it’s a fine line between repetitive and repetition / it’s a fine line between principles and rules / it’s a fine line between simple and easy / it’s a fine line between ideas and ideals / it’s a fine line between nu and new / it’s a fine line between disco and disco / it’s a fine line between Tim Paris and Ivan Smagghe… And that’s why they’re walking it » (Rex Club, le 22/05, avec aussi Ost & Kjex). Wire - « Heartbeat », live à la télévision allemande en 1979 : Les papys du post-punk sont encore vivaces. Post-punk, Wire ? Cette étiquette est forcément réductrice tant le quatuor de Londres, désormais réduit à un trio suite au départ de Bruce Gilbert, a toujours su façonner son propre chemin depuis ses débuts en 1977, avec un « Pink Flag » brut de décoffrage qui a opéré comme une déflagration dans le paysage punk déjà en voie d’institutionnalisation. Au fil de son abondante discographie, le groupe a progressivement abandonné la batterie (avant d’y revenir depuis quelques disques) pour s’engouffrer dans la vague synthétique, sans jamais céder une once d’ironie et d’urgence. Expérimentale, ludique, politique, critique, jouissive, la musique de Wire fait plus que jamais la nique au sampling généralisé sur le circuit rock. En première partie, les jeunots Apse, signés sur le label ATP, devront convaincre avec leur rock lent largement inspiré des échappées de Gravenhurst (Maroquinerie, le 24/05). Dure soirée pour les amateurs de nuages électriques, puisque Lee Ranaldo, échappé de Sonic Youth, occupera le même soir (24/05) les jardins de la Fondation Cartier pour donner libre cours à sa poésie sur des couches de saturation dans le cadre d’une belle Soirée nomade. Concerts et soirées : 14/05 : Woven Hand à la Machine du Moulin rouge.
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commentaire
écrit le < 18'05'10 > par <
matthieu.recarte DDo poptronics.fr
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On n’arrête plus Young Man : une date supplémentaire pour notre nouvel ami, le jeudi 20 mai au Café de la danse (avec Saycet). Qu’on se le dise !
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