« Burn My Shadow », clip d’Unkle, avant-goût de la sortie de « War Stories », à paraître le 9 juillet (Surrender All/Pias).
La pochette de l’album « War stories », à paraître le 9 juillet. © DR
< 04'07'07 >
Unkle met la puce à l’oreille
C’est une tranche de (fin de) vie de cinq minutes. Dans un appartement sévèrement en bordel, un homme se réveille au matin (oui, c’est bien le bellâtre croate Goran Višnjić, le Luka d’« Urgences ») et découvre qu’on lui a implanté un énorme compteur sur le torse (non, ce n’est pas un radio-réveil géant), qui décompte inexorablement les secondes jusqu’au zéro fatidique (et explosion afférente). Porté par la voix caverneuse d’Ian Astbury, des vétérans The Cult, étonnamment juste quand son groupe est en perdition (en première partie des tristes Who en juin à Bercy), « Burn My Shadow », le dernier clip d’Unkle, est la vidéo anxiogène du moment. Une bombe à même la peau, actionnée par un Big Brother par définition invisible : entre menace terroriste (« personne n’est à l’abri »), guerre préventive (« c’est pour votre bien ») et frappe « chirurgicale », cette vidéo réalisée par Miguel Spotchnik est un concentré des peurs contemporaines et du flip généré par les dérives possibles des nouvelles technologies. L’argument de ce single avant-coureur de l’album « War Stories » (justement), à paraître le 9 juillet (Surrender All/Pias), fait d’ailleurs florès sur le web : et si, à l’heure d’Internet, des nanotechnologies et de la vidéosurveillance généralisée, la planète se dirigeait à grand pas vers une sorte de totalitarisme panoptique ? Avec, en écho, le débat sur le devenir-machine de l’homme (et son contrôle), grâce à l’implantation à tout propos de puces RFiD sous la peau (lire l’excellent dossier de Futura-Sciences à ce sujet). La firme mexicaine VeriChip, leader du marché, en a ainsi lancé une « spécial enfants » pour soi-disant prévenir les enlèvements et tracer les chérubins. Amal Graafstra, un ravi de la crèche, auteur du livre « RFiD Toys », en a quant à lui une dans chaque main, ce qui lui permet, entre autres, de démarrer sa voiture sans clé. C’est ça, le progrès ! Bref, une fois encore, Unkle (alias James Lavelle, fondateur du label Mo’Wax, et Richard File) fait parler de lui via ses vidéos. Il est coutumier du fait : on se souvient du clip de « Rabbit In Your Headlights », dans lequel un homme traversait un tunnel à pied sous les insultes des automobilistes, et se faisait écraser par une demi-douzaine de bagnoles. Musicalement, ça va mieux pour ces historiques de la scène trip-hop, actifs depuis le début des années 90, et ce troisième album pourrait redorer un blason terni par le décevant « Never, Never Land » en 2004. Les contributeurs sont de choix (The Duke Spirit, Josh Homme, de Queen of the Stone Age ou 3D de Massive Attack, qui signe la pochette). Et James Lavelle s’est même décidé à chanter. A noter encore, Unkle fait (c’est excessivement rare) un peu de scène cet été, avec passage unique en France à Rock en Seine le 24 août..
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