JO de Pékin, boycott nous voilà
Guillaume-en-Egypte, seul et unique chat-pigiste au monde, a suivi le parcours chaotique de la flamme olympique d’un continent l’autre, d’une censure l’autre. Alors, boycott or not boycott, ces Jeux de Pékin ? Si les partisans des droits de l’homme ont eu tôt fait de prendre parti, à force de vidéos ou de détournements de logos, les sponsors eux, ont-ils encore le choix ? L’appel au boycott des Jeux olympiques ne date pas d’hier : en 1956 déjà, les Jeux à Melbourne (Australie) avaient été boycottés par les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse qui marquaient ainsi leur protestation contre la répression par les troupes soviétiques en Hongrie. En 1968 (Mexico), 1972 (Munich) et 1976 (Montréal), l’Afrique, via de nombreux pays, boycotte les Jeux pour lutter contre l’apartheid en Afrique du Sud. Puis, c’est, en 1980, le pays d’accueil, l’URSS, qui se trouve boycotté par les Etats-Unis, manifestant ainsi contre l’intervention soviétique en Afghanistan. Du coup, en 1984, le camp soviétique boude les Jeux de Los Angeles... Bref, la longue histoire des Jeux censés incarner les valeurs d’universalisme et de partage, a plus que régulièrement frayé avec les questions politiques. Et ce n’est pas la décision comminatoire d’Henri Sérandour, président du Comité national olympique et sportif français d’interdire aux athlètes français tricolores d’arborer le badge « Pour un monde meilleur »), qui changera la donne (quand bien même Bernard Laporte regrette la décision...). D’une certaine manière, les Jeux sont faits, et leurs enjeux, économiques entre autres, dépassent largement ces questions-là. Toute cette agitation fait un peu tache auprès des sponsors officiels, qui, déjà, devaient lutter contre une forme de guerrilla marketing qui n’a pas échappé à Guillaume : un sondage indique qu’une majorité de Chinois est persuadée que Pepsi, Nike et Li Ning sont associés aux Jeux, alors que ces firmes ne sont pas partenaires officiels... « Cet état de fait doit enrager au plus haut point les partenaires officiels quand on sait que les trois quarts des consommateurs chinois soutiennent qu’ils donneront leur préférence aux produits qu’ils associent aux Jeux », explique un magazine canadien. Le danger pourrait venir d’un « contre-boycott », organisé depuis la Chine par ceux qui appellent déjà à ne pas consommer les produits de Carrefour et des marques du groupe LVMH qui en détient des parts) : « L’un de ses grands patrons a donné beaucoup d’argent au dalaï-lama », lit-on sur les forums chinois. Les patrons (et pas que les Français) ont beau ne pas vouloir se mêler de politique, il sera difficile de vaquer à ses affaires bien tranquillement...
L’icône Susan Kare
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