THE VOICE, Bourogne 2005 / LIVE à l’Espace culture multimédia Gantner. © Nicolas Maigret Lors de sa performance « The voice », Nicolas Maigret analysera l’espace de La Commanderie avec un programme destiné aux aveugles qui permet de retranscrire, par l’intermédiaire d’une webcam, un environnement sous forme de sons.
< 12'06'07 >
Accès(s) aux cultures électro-bucoliques
Un festival des cultures électroniques entre campagnes et vignes, c’est le nouveau concept d’
Accès(s), après deux ans d’absence et une nouvelle équipe dirigeante (composée de Nicolas Charlet, Pauline Chasseriaud et Xavier Beltran). En attendant la septième édition du festival, du 6 au 16 décembre à Pau, l’équipe d’Accès(s) invite à la balade vino-culturelle, dans deux villages des Pyrénées-Atlantiques, Lacommande et Cuqueron. Sur « les chemins électroniques » de cette version concentrée et alcoolisée (les deux partenaires viticoles,
La Commanderie et le
Clos Benguères, substitueront l’art numérique à l’art du vin), Accès(s) sortira l’art de l’urbain, tentera de créer des échanges entre villes et campagnes et de favoriser les rencontres d’artistes avec le public.
Et pour se déplacer jusqu’aux champs, un bus, animé par l’artiste
Thierry Lagalla. Boulimique de vidéos à l’esthétique artisanale, l’artiste mettra son savoir-faire comique au service des objets du quotidien croisés sur sa route. La marque de fabrique burlesque de Lagalla, adepte du décalé, c’est de se saisir de l’objet le plus quotidien pour concevoir ses scénarios : une bassine d’eau, un gant en caoutchouc, un poisson ou une pomme de terre deviennent ainsi les accessoires de ses saynètes comiques. Dans «
Tu dois », il soutient la croissance en enfilant slip sur slip et tente de marcher sur l’eau pour «
L’entraînement (j’aurais pu) ».
Nicolas Maigret, fraîchement bordelais, est le second artiste à l’honneur. Cet adepte des collages sonores explique son travail par une réflexion sur « la place que prennent les techniques dans notre quotidien et la manière dont elles influent sur nos comportements ». En pratique, il détourne et utilise des outils technologiques en « les retournant comme une chaussette ».
Pour Accès(s), il renouvelle sa performance «
The voice », en analysant l’espace de La Commanderie, lieu d’exposition des vins de Jurançon, avec un programme destiné aux aveugles. Celui-ci permet de retranscrire, par l’intermédiaire d’une webcam, un environnement sous forme de sons. L’artiste utilise l’outil « comme un dispositif instrumental, un moyen de retranscrire des éléments visuels trouvés sur place comme des instruments potentiels ».
L’installation «
Standard » sera inaugurée à la Commanderie pendant le festival et y restera deux semaines. Quel rapport avec le vin ? La couleur peut-être, puisqu’ici se mélangent plus qu’ailleurs blanc et rouge. Dans cette pièce vidéo de 2005, Nicolas Maigret a détourné la compression des données numériques mpg pour l’utiliser « comme un langage artistique, compressant sans fin des mêmes données, images et sons ». Les trois couleurs de l’affichage, rouge, vert et bleu, un carré et un cercle, passent inlassablement à la moulinette de la compression numérique. Au fur et à mesure apparaissent les défauts de l’outil, révélant le langage interne du programme.
Après avoir digéré ces œuvres grâce à la dégustation des vins de Jurançon, le festival se clôturera au Clos Benguères pour un concert électrifié de la Belge
Madame Patate.
La Dj’ette assurera le show final avec un set qu’on imagine piqué de bits enfantins, conclusion bienvenue en guise de bande-son d’une Alice qui ne serait pas égarée au pays des merveilles mais dans un jardin de vignes électrifié.
|
aude crispel
|
|
 |
