Kosmopolite, du 4 au 8 juillet, Bagnolet : fresque murale, square du 19 mars 1962, à partir du 5 juillet ; exposition Popay, médiathèque de Bagnolet, du 4 juillet au 30 août, performance "Défense d’afficher", place du Centre Ville (métro Gallieni) du 5 au 8 juillet de 14h à 18h ; exposition Une Nuit, galerie Kitchen 93, 24 rue Malmaison, du 4 au 27 juillet ; projections cin’hoche, 6 rue Hoche, entrée libre, résa au 01 49 93 60 70 et 01 43 60 37 01. Entrée libre.
Un graff de Popay, graffeur historique à la peinture baroque et chargée. © DR
< 04'07'07 >
Bombes latinos à Bagnolet

Frais et novateur, le focus sur l’Amérique latine du festival Kosmopolite. Pour sa sixième édition, le seul rendez-vous international consacré en France à la culture graffiti invite à Bagnolet, du 4 au 8 juillet, une quizaine de graffeurs latinos, mexicains, argentins et chiliens à venir s’exprimer sur le mur de 400m2 au cœur de cette manifestation. Kosmopolite, c’est l’occasion pour la scène du graff de se réunir, de peindre ensemble (chacun a un bout de mur, mais tout le monde discute conception d’ensemble), d’échanger les points de vue et les particularismes. Pour Kongo, l’un des organisateurs-graffeurs de Kosmopolite, « Real Tres, Peste et Sego, de grosses pointures du graff latino, viennent montrer que la jeune génération sud-américaine, avec la culture musicale de son temps, reprend le flambeau de la tradition forte des murs peints ».
Kosmopolite, créé en 2002 par deux collectifs d’artistes, les M.A.C. et le collectif Douze12, aime montrer la diversité d’une scène internationale, preuve absolue de la vitalité d’une culture du graff qui commence à obtenir un peu de reconnaissance. A Bagnolet, la municipalité soutient l’organisation de ce petit festival (pas de grand concert, mais des battle hip-hop, pas de grosse armada mais trois expositions à la médiathèque et en galerie, un concours de graff et surtout le mur à fresque), malgré les déboires qui ont accompagné le festival au démarrage (la ville est ouverte au graff mais pas tous ses murs…. et certains riverains se plaignent toujours du déferlement de l’engence particulière de jeunes munis de bombes de peinture).

Ce soutien durable a sans doute permis à la manifestation de s’installer et diffuser parmi toutes les branches de la culture visuelle urbaine, du street art au post-graff. La preuve avec la double exposition, celle de Popay, un historique à la peinture baroque et chargée, franco-espagnol que les organisateurs qualifient de « Goya du graffiti et de l’art urbain » et celle du collectif Défense d’afficher, emmené par Jean Faucheur (plus si jeune, encore un historique, celui-là plus affichiste que graffitiste), qui recouvre régulièrement les panneaux de pub de Paris d’affiches et sérigraphies. Deux écoles visuelles qui n’ont rien à voir, sauf le fait d’opérer la nuit sur les murs de nos villes.

Pour la sortie du livre « Une nuit » qui documente ses trois interventions nocturnes (depuis 2002, des centaines de panneaux de pub recouverts d’affiches et photographies), le collectif Le mur se déplace (avec Jean Faucheur) à Bagnolet jeudi 5 juillet. Gil Bensmana, qui colle aléatoirement d’immenses découpes de silhouettes (lui nu sur les parois de la ville, comme s’enfuyant), y fera une perf, en collant sur quatre fontaines publiques de la place du Centre Ville « inutilisées depuis longtemps », « quatre "sanglots", leur offrant la possibilité d’une deuxième vie ».

Pour plonger carrément au cœur d’une scène hyperactive mais encore un peu fermée sur elle-même, « Kosmopolite, il était une fois dans le graffiti », un documentaire réalisé tout au long des éditions précédentes par l’équipe du festival, donne la parole à une quarantaine de ses protagonistes, comme Lady Pink, Daze, Ces, Cope 2, Speedy Graffito, T Kid, 123Klan, Fafi, Lokiss, Zedz ou encore Popay témoignent de l’émergence de cette culture en France et de sa vitalité.

Un festival où tout est gratuit, où les artistes sont à deux doigts (et une bombe) de leur public, où les battles sont purement visuelles ou chorégraphiques, un festival qui ouvre sur les cultures urbaines d’ailleurs (parce que les banlieues ne sont pas que des zones glauques où on crame des voitures…), et sans subventions du ministère de la Culture en plus ! Puisqu’aussi bien, la culture du graffiti n’est pas encore totalement normalisée. Tant mieux.

La bande-annonce du film « Kosmopolite, Il était une fois dans le Graffiti… »

annick rivoire 

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< 1 > commentaire
écrit le < 08'07'07 > par < mister.n pAr laposte.net >
Merci, grâce à cet article j’ai pu enfin retrouver la trace de Speedy Graphito. Dans les années 80 il publiait un fanzine fun très chouette, à l’époque où son nom circulait partout, un livre avait même été publié, on y apprend qu’avant il était une fille...