Hommage en archives éclectiques au capitaine du blues et des marges musicales, Captain Beefheart aka Don Van Vliet, mort le 17/12 à l’âge de 69 ans.
Don Van Vliet, aka Captain Beefheart, dans l’une de ses rares apparitions audiovisuelles après sa retraite musicale en 1982, filmé par Anton Corbijn. Le musicien américain est mort en Californie vendredi 17 décembre à 69 ans. © Corbijn
< 20'12'10 >
Captain Beefheart, saisis au cœur
Une légende, le terme trop souvent galvaudé s’applique plus qu’à aucun autre musicien à Captain Beefheart. Bien sûr, depuis 1982, Don Van Vliet, aka Captain Beefheart, avait pris sa retraite musicale pour embrasser une carrière de plasticien, mais l’annonce de sa mort, vendredi, des suites d’une sclérose en plaque, à l’âge de 69 ans, a quand même eu son effet choc. Avec lui disparaît l’un des esprits les plus libres des années 60-70 et l’un des musiciens les plus influents de sa génération. Du Grateful Dead aux Sex Pistols, de Nick Cave à Sonic Youth, Captain Beefheart a distillé sa leçon de blues déglingue et de rock expérimental millésimé à toutes les marges électriques —voire électroniques : James Murphy le révère. Des figures aussi éloignées que Roxy Music, Tom Waits ou Johnny Rotten le citent avec des trémolos dans la voix. Avec son Magic Band, entre 1965 et 1982, il a commis douze albums dont le fameux « Trout Mask Replica », en 1969, que « Rolling Stone » classe à la 58e position de sa liste des 500 meilleurs albums de tous les temps. Un double album qu’avait produit un certain Frank Zappa, copain de lycée de Beefheart. Plutôt qu’une oraison longuette, poptronics choisit de rendre hommage au capitaine des marges en archives éclectiques, triées sur le volet pour leur éclairage sur cette figure de la musique (l’artiste préféré d’Obama, paraît-il...), aussi poignant à l’harmonica qu’à la voix, et dont la carrière de peintre n’a jamais égalé son influence musicale. RIP Captain ! « The artist formerly known as Captain Beefheart », documentaire de la BBC, 1997 (1/6) : Captain Beefheart - « Electricity » et « Sure ’Nuff ’N’ Yes I Do », sur la plage à Cannes, 1968 : Publicité (censurée) pour l’album « Lick My Decals Off Baby », 1970 : Des MP3 des sessions inédites de l’émission de John Peel « Top Gear » à la BBC, enregistrées en janvier et mai 1968, à écouter sur l’excellent site de fans The Captain Beeafheart Radar Station (« Yellow Brick Road », « Abba Zaba », « Electricity », « Sure ’Nuff & Yes I Do », « Safe As Milk », « Beatle Bones ’N Smokin’ Stones », « Kandy Korn » et « Trust Us »). Captain Beefheart, « I’m Gonna Booglarize You », live à la télé allemande, 1972 (avec son faux départ micro...) : Et enfin, cette pépite signée Anton Corbijn à voir intégralement sur Ubuweb, treize minutes de 1993 sur le mystère Don Van Vliet, avec du David Lynch interrogeant un Captain Beefheart déjà très affecté par la maladie. « Some YoYo Stuff : An observation of the observations of Don Van Vliet », Anton Corbijn, 1993, 1/2 : « Some YoYo Stuff », Anton Corbijn, 1993, 2/2 : < 1 >
commentaire
écrit le < 20'12'10 > par <
jean-philippe.renoult Pua poptronics.fr
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Les dix commandements du guitariste selon Captain Beefheart… le premier guitariste avec qui j’ai "fait du bruit" avait affiché ça en feuillets ronéotypés sur tous les murs du local de répèt’… moi j’ai surtout retenu les oiseaux (par flegme, peut être) JPR 1. Ecoutez les oiseaux C’est de là que vient toute la musique. Les oiseaux savent comment ça doit sonner et d’où ce son doit venir. Et regardez les colibris. Ils volent très vite, mais la plupart du temps ils ne vont nulle part. 2. Votre guitare n’est pas vraiment une guitare Votre guitare est une baguette de sourcier. Utilisez-la pour trouver des esprits dans l’autre monde et les ramener. Une guitare est aussi une canne à pêche. Si vous êtes bons, vous en tirerez un gros. 3. Entrainez-vous devant un buisson* Attendez que la lune se lève puis sortez, mangez un pain aux graines et jouez de votre guitare devant le buisson. Si le buisson ne remue pas, mangez un autre morceau de pain. 4. Marchez avec le diable Les vieux joueurs de blues du Delta appelaient leur ampli une "boîte du diable". Et ils avaient raison. Vous devez être un employeur qui ne fait pas de discrimination à l’embauche quand vous ramenez quelqu’un de l’autre côté. L’électricité attire les démons et les diables. Les autres instruments attirent d’autres esprits. Une guitare acoustique attire Casper. Une mandoline attire Wendy. Mais une guitare éléctrique attire Belzébuth. 5. Si vous êtes coupable de penser, vous êtes viré Si votre cerveau entre dans le processus, vous êtes en train de passer à côté. Vous devriez jouer comme un type qui se noie, luttant pour atteindre la côte. Si vous pouvez piéger ce sentiment alors vous avez un truc à fourrure. ( ?!) 6. Ne pointez jamais votre guitare vers quelqu’un Votre instrument a plus de pouvoir que la foudre. Jouez juste un gros accord et courez dehors pour l’entendre. Assurez-vous que vous n’êtes pas dans un espace ouvert. 7. Ayez toujours votre décapsuleur Vous devez avoir votre décapsuleur avec vous et utilisez-le quand on vous le demande. C’est votre part de l’arrangement. Comme One String Sam. C’était un musicien de rue à Détroit qui jouait d’un instrument qu’il avait fabriqué lui-même. Sa chanson "J’ai besoin de cent dollars" c’est du chou à la crême. Un autre porteur de décapsuleur était Hubert Sumlin, le guitariste de Howlin’ Wolf. Il se tient juste là debout comme la statue de la liberté, vous donnant envie de regarder sous sa robe pour voir comment il fait. 8. N’essuyez pas la sueur de votre instrument Vous avez besoin de cette puanteur dessus. Ensuite vous devez mettre cette puanteur dans votre musique. 9. Gardez votre guitare dans un endroit sombre Quand vous n’en jouez pas, couvrez votre guitare et gardez-la dans un endroit sombre. Si vous n’en jouez pas pendant plus d’une journée soyez sûr de lui laisser une soucoupe d’eau. 10. Vous devez avoir un capot sur votre moteur Portez un chapeau quand vous jouez et gardez-le sur votre tête. Un chapeau est une cocotte-minute. Si vous avez un toit sur votre maison l’air chaud ne peut pas s’échapper. Même un haricot de Lima doit être enroulé dans une feuille de papier mouillée pour pousser.
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