Le 7/7/07 il s’est passé un tas de trucs passionnants. Citons dans le désordre le mariage de la naine des Desperate Housewives et son basketteur, le super tirage du loto à 7 millions d’euros, les milliers de pauvres gens qui se sont mariés ce jour-là vu que c’est un chiffre magique, que ça porte bonheur et tout et tout, cédant ainsi à la magie du marketing de la superstition. (surtout que sans vouloir avoir l’air grognon, un numérologue de nos amis nous confiait récemment que c’est grotesque, ce binz autour du 7, vu que la bonne date pour se marier, c’était le 7/7/2005 - 5 plus 2 égalent 7, si tu me suis).

A part ça, la grosse info de ce jour-là, c’est une épatante trouvaille venue à l’esprit d’un dénommé Bernard Weber (rien à voir, c’est déjà ça, avec le consternant auteur des consternantes « Fourmis  » quasi homonyme), qui a plus ou moins l’étiquette de philanthrope, mais aussi globe-trotteur, assistant de Fellini, producteur de films, curateur de la Fondation Musée Le Corbusier à Zürich et donc initiateur, nous y voilà, de l’élection des 7 nouvelles merveilles du monde : il faut croire que les 7 anciennes du monde antique ne suffisaient plus au bonheur de l’humanité et qu’il était donc urgent d’en trouver sept nouvelles.

Rappelons brièvement la liste des plus admirables monuments, selon une liste arbitraire qui date de 140 avant jésus : la Grande pyramide de Gizeh d’Égypte, les Jardins suspendus de Sémiramis, le Temple d’Artémis d’Éphèse, la Statue de Zeus à Olympie, le Mausolée d’Halicarnasse, le Colosse de Rhodes et le Phare d’Alexandrie. A notre époque contemporaine, seule la Grande Pyramide subsiste.

Le 7 juillet, donc, ce fut l’aboutissement d’une vaste opération sur le thème des Sept Nouvelles Merveilles du Monde lancée en l’an 2000 à l’Opéra de Sydney à l’initiative des fondations The NewOpenWorld et the New7Wonders Foundations de Bernard Weber.
Pour quoi faire ? Sinon sauver le monde, au moins le sensibiliser sur, je cite, « les risques de destruction et les dangers qui guettent l’Humanité ». Diable. Le monde a été sensibilisé puisque 100 millions de gens ont voté par SMS, Internet, téléphone : c’est dire que voilà un projet populaire. La remise des prix se passait à Lisbonne en présence de l’ancien directeur de l’Unesco, Federico Mayor, d’Hilary Swank, Dennis Hooper et Ben Kingsley, dans un autre genre de pipeule.

Citons Bernard Weber : « Les peuples du monde entier ont créé sept monuments dont tout le monde se souviendra. Il s’agit aujourd’hui d’introduire ce superbe concept dans les temps modernes, de le développer et de permettre aux peuples du monde de décider. Nous avons modernisé un magnifique concept grec antique, celui des Merveilles du Monde, et utilisé une autre magnifique invention grecque, la démocratie, pour y parvenir. »

En toute modestie et simplicité. De quoi agacer l’Unesco, qui classe à tour de bras pour préserver le patrimoine : « Cette campagne répondait à d’autres critères et à d’autres objectifs que ceux de l’Unesco dans le domaine du patrimoine », a rappelé au lendemain du raout Sue Williams, porte-parole.

Et la liste, tu la fais péter la liste, trouante d’originalité ? Voilà, on a la grande Muraille de Chine, la cité Petra de Jordanie, la statue du Christ Rédempteur au Brésil, les ruines du Machu Picchu au Pérou , la cité maya Chichén Itzá au Mexique, le Colisée de Rome, le Taj Mahal en Inde.

Oui, la tour Eiffel a été recalée, c’est trop moche.

emmanuèle peyret