« Saint-Denis, une ville au Moyen Age », dans la collection "Grands sites archéologiques" du Ministère de la Culture
L’abbaye reconstituée en images de synthèse et 3D © Ministère de la Culture (Wyss/Pimpaud/Agnes)
< 11'07'07 >
Saint-Denis se redécouvre médiévale sur le Net

Le « paillasson de Paris » se rebiffe, grâce au site « Saint-Denis, une ville au Moyen Age », la ville aux portes de Paris redécouvre son passé et affiche son histoire à la face du monde. En 1932, dans « Voyage au bout de la nuit » Louis Ferdinand Céline qualifiait ainsi la banlieue, un paillasson sur lequel s’essuyer les pieds avant de rentrer dans la capitale. Depuis plus de 30 ans, une poignée d’archéologues enthousiastes s’efforcent de changer l’image de la couronne parisienne et racontent aujourd’hui l’histoire de leur ville sur le dernier-né des grands sites archéologiques du ministère de la Culture (DDAI, mission de la recherche et de la technologie).

L’histoire commence en 1982 quand fut créée à Saint-Denis une Unité d’Archéologie (l’UASD), chargée d’assurer la gestion et la conservation des découvertes archéologiques effectuées sur le site de la ville (1200 hectares). Sous la direction de Nicole Meyer Rodrigues, l’équipe entreprendra des fouilles considérables, qui mèneront à la découverte de plus de 40000 objets. Saint-Denis fut un centre religieux très important, construit autour d’une grande abbaye médiévale, choisie plus tard comme lieu de sépulture des rois de France.

« C’est notre affection pour la ville Saint-Denis qui a soudé notre équipe autour du projet », explique Thomas Sagory, du ministère de la Culture. « Le site web, créé en moins d’une année, résulte à la fois d’une volonté de protéger le patrimoine et de présenter le fruit de 30 ans de travail. En passant, nous remercions celui qui a eu l’idée de prolonger la ligne 13 du métro, car c’est en 1960, avec le début du développement urbain autour de la basilique royale, que tout a pu débuter ! »

Comme ses prédécesseurs, qui ont permis au public de tout connaître de l’homme de Tautavel ou des cités lacustres, le site ne s’adresse pas aux spécialistes, mais à un public le plus ouvert possible (une partie du site est réservée aux personnes malentendantes). Interactif, intuitif, agréable dans sa navigation et simple à comprendre, il permet de découvrir une ville de Saint-Denis au passé brillant. Des bijoux d’une reine ou un bonnet en byssus évoquent cette ville médiévale aujourd’hui disparue. Images 3D, jeux de superpositions de cartes anciennes et de vues aériennes, fiches pédagogiques et frise chronologique, le meilleur des fonctionnalités multimédias est convoqué pour enrichir le contenu. « La partie pédagogique et celle des jeux pour enfants ont été parmi nos priorités », confirme Thomas Sagory. Il faut dire qu’avec un budget de développement de 70 000 euros, ce site archéo a disposé de conditions rarement réunies en matière de culture numérique.

Avec 13% de la ville médiévale échantillonnée, Saint-Denis se place parmi les centres urbains les mieux documentés d’un point de vue archéologique en Europe du Nord-Est. « Chaque étape a été testée auprès des intéressés, et les archéologues de Saint-Denis, passionnés par les fouilles d’un des plus grands chantiers d’Europe, se sont attachés à tisser des liens entre des habitants bien d’aujourd’hui et le passé d’une ville millénaire ».

iulia badea guéritée et christelle brière 

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