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< 08'10'08 >
Saison 1 épisode 4’ Pour le meilleur et pour le peer
Pendant que vous lirez cette chronique. Que vous vous plaindrez de l’autisme résiduel de la communication Internet. Que les vagues d’IP en transhumance transgresseront toutes identités humaines, une Biélorusse se fera violer par un quintet d’Albanais, une illettrée ira purger au litre les grands humides. Je la côtoierai peut-être à minauder derrière le lcd d’une vignette vidéo. Au milieu de la masse pornographique. Dans le repli organique du réseau. Rayon boucherie virale. Toutes ces filles aux yeux vides qui alimenteront l’imaginaire des cinémas blancs. Et qui continueront à garder les yeux vides. Pourtant. Langues langoureuses & sucées lentes. Ainsi va l’amour des hommes. Ainsi vont les petites gymnastes roumaines.
…
Je me dis. Tu voles toutes ces chansons. Tu les voles plus vite encore que tu pourrais les acheter. Parfois tu les voles avant même que tu aies pu les acheter. Toi tu échanges. Mais les barons, les sombres te gueulent que tu les voles. Pour toi la culture c’est un terrain ouvert, une vulve géante. Cent trompes turgescentes. Une biomasse transversale. Sans entrée ni sortie. Et surtout pas d’obstacle.
CLICK HERE. J’écris une chanson et ce que je désire d’abord, c’est que tu l’écoutes. L’acheter passe bien plus loin, non ? Alors lick my song. LICK HERE ! Et prends mon âme car je la donne en partage. Pas en promotion. C’est ça l’art, non ? La zique, c’est un art, oui ?
Le vol, le système nous l’a inculqué. A force de récupération et de spoliation culturelles. Le grand mix commercial qui dénature tout. Qui acidule toute subversion, et qui la vend au plus offrant, au plus impersonnel. Le poing levé devient le fist fucking. La culture dirigée force l’aliénation qui est un autre vol. L’aliénation consentie un autre suicide. Ça vole à l’étalage désinvolte de l’art libre. Recèle, recycle et comme il y a un nouvel emballage, ça glisse tout seul dans le béant des consommateurs. Que le logo sécurise. Que la marque au fer rend heureux.
Les sombres ont rendu la culture jetable. Souquent dans des océans d’ignorance. D’amnésie. Rendent tout. Neuf. Samplent puis jettent. Alors, dociles serviteurs, nous téléchargeons puis jetons. Et parfois, NOUS, nous gardons. Et décidons seuls.
Tu préfères que la foule enfonce les portes de vos palais et vous tranche la tête ? Et en jette les caisses enregistreuses dans les décharges fluorescentes ? Que l’on pende les artistes courtisans, que l’on incinère les académies cadavériques, et que l’on spolie de front la villa Mitterrand ? Ça vous dirait que la culture revienne vraiment au peuple ? Hein vampires ? Ni un jour ni une nuit par an. Non ! Les jeux du cirque et les écrémages sacrificiels. Le grand défouloir : 24/24, 7/7 ? 366 jours par an !
NON STOP. ENCORE OU ENCORE ?
Alors nous téléchargeons et nous jetons. La création musicale et l’industrie inhérente se réguleront. Et toi tu mourras. Et nous te téléchargerons et te jetterons. Le puant, on garde pas. La merde se régule d’elle-même.
Un magnifique système. Savamment lubrifié.
…
Sa bite est transparente. Deux index fluets. Au plus. Quand il me mate, il veut que je le contemple. Aussi offert que je le suis. On dirait une femme. Se tient comme telle. Sa finesse est extrême. On y dessinerait presque des hanches ouvertes. Par envie de passer outre. C’est souvent très doux entre lui et moi. Pas de pixels sanguinaires. Des pressions plus mesurées. Des sucées plus lentes. Des machines encore molles. Dégoulinantes. Il aime se remplir l’orifice pendant que je fais de même. Lui opte pour le primeur, et moi pour la droguerie. Je n’ai que deux mains, lui en a 6. Graciles. Diaphanes. C’est lui qui inonde notre espace de musique. C’est rare que j’autorise. Les petits blancs et leur musique de petit blanc. Ça m’assèche. Le blanc est anachronique. Il danse toujours avec un temps de retard. Parfois 30 ans. Mais lui c’est autre chose. C’est un dandy de l’humidité, un poète des grandes marées. Un petit rat. Qui se branle en tutu. Bien dans l’aire de son temps. Alors il n’écoute pas les suiveurs. Mais réécoute les messies.
Il est remonté loin dans le peer pour se saisir d’une vérité. Les années 80 ont bien existé autour de 1980. Au siècle dernier. Post-punk. Terrifiant.
Il est très élastique. Je crois qu’il s’entraîne. Ses infiltrations démarrent à l’échelle de ses os et finissent à celle de sa chair. En haute résolution. « Totally Naked » - RIG RIG PANIC [P]. « Ufo » ou « Moody (Spaced out) » - ESG [P]. Ça rentre ? Ça rentre. « Discourse » - MATERIAL [P]. « Death Disco » - PIL [P]. Ça rentre ? Ça rentre. Ces yeux pleins de mascara sur ce visage resté enfant, c’est de l’indécence qui amène la jouissive à jouer de la goutelette.
« Spasticus Autisticus » - IAN DURY & THE SEVEN SEAS PLAYERS [P]. « Wheel Me Out » - WAS (NOT WAS) [P]. « Aspectacle » – CAN [P]. Ça ressort ? Ça ressort. Une grosse compilation KID CREOLE & THE COCONUTS plus loin. Ça ressort encore. « Hungry So Angry » - MEDIUM MEDIUM [P]. « The Escapades Of Futura » - FUTURA 2000 & THE CLASH [P]. The same old white disco… fake messiah.
Je lève la main. Lui l’abaisse. Je reprends la main. Je rentre. Et fouille plus profonde dans mes matrices. Dualisées. Sur une rive plus de moiteur. Et de l’autre côté, the same old pink disco.
« Wake up and Make Love With Me » - IAN DURY [P]. Celle-là sent les poils de BLONDIE. Et ma favorite les jours de drogues sans fin. « Heart of glass » [P]. Les yeux vides sur les spiritueux.
Cette petite ordure prend la pose. Ne ressort plus. The same teen porn. Je lui ai déjà collé un dada troyen qui lui colle comme un bouc priape. Il sait parfaitement où il va. Et à vrai dire il paie pour que je l’y suive. Et je le suis, avide. Je finirai par le basculer offline. On jouera à s’engloutir. Identités contre identités. Les miennes en travers des siennes. Bas contre bas. En devenir. Et en vrais semblants.
On rira.
Dans le royaume des chiennes, on pissera partout.
« We Are All Prostitutes » - POP GROUP [P].
Fin de mission.
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ana vocera
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