(Bordeaux, de notre correspondante)

Simple coïncidence de calendrier ? C’est aujourd’hui que le président de la République présente son « plan pour une France numérique », très axé sur l’économie et les infrastructures. Et c’est ce même jour qu’ont choisi les acteurs de la culture multimédia en France, hyper-fragilisés par le désengagement de l’Etat, pour se réunir à Bordeaux.

Les deux jours du Forum des acteurs, des réseaux et des expressions multimédias (Farem) se veulent une plate-forme de discussion pour faire le point sur la culture multimédia en France, en « dégager les forces et faiblesses » et « aboutir à des propositions d’actions à soutenir et développer, des propositions de coopération et de mutualisation en réseau ».

La toute jeune Fédération nationale des acteurs « Culture Multimédia » créée au début de l’année et organisatrice, s’appuie localement sur Medias-Cité pour accueillir « sur souscription » les principaux acteurs de la culture multimédia, qu’ils soient directeurs et employés d’Espaces Culture Multimédia, techniciens, responsables de collectivités, artistes, partenaires issus des champs de l’éducation, de la recherche, de l’industrie ou simple curieux... Pour Eugénie Da Rocha, chargée de mission projet culturel TIC et multimédia à Médias-cité, « chacun est sur le même pied d’égalité car nous voulons éviter les postures officielles. »

Comme base de discussion, Eugénie Da Rocha et Guilia Ferrari présentent les résultats de leur enquête cartographique de la culture multimédia. Ce secteur, souvent peu visible, est soumis aux subventions qui vont et viennent, leurs actions balaient le social jusqu’à l’artistique et les soutiens locaux en font des acteurs à géométrie très variable. Depuis l’adoption du budget 2008 du ministère de la Culture, la plupart des Drac (les directions régionales aux affaires culturelles) ont supprimé leurs aides aux Espaces culture multimedia, fragilisant encore davantage ces structures. Pour Eugénie Da Rocha, il y a urgence à repenser les solutions et modèles économiques viables face à ces baisses de subventions, notamment en transformant les craintes en « lobbying auprès des institutions ».

Entre séances plénières et ateliers, le programme de ces deux jours de coopération est vaste, qui balaie les actions, les présentations de développements ou pratiques spécifiques. Au rayon des solutions envisagées, l’idée du « 1% numérique », les ressources de l’OpenSource pour la création artistique, la question de la mutualisation des ressources...

Il n’y aura pas que des discussions au Farem, mais aussi, au Village du festival Cinémascience, une édition spéciale de Dorkbot et Upgrade ! avec Ez3kiel qui présentera l’installation multimédia « les Jardins d’Exebecce » ainsi que le moyen de faire du son avec une machine à coudre réhabilitée en boîte à musique numérique nommée « Cycloharpe », et le groupe XY Interaction, qui montrera sa surprenante « interface textile ».

aude crispel