« Des grands soirs aux petits matins, un après-midi à la fondation Arp », lectures des auteurs édités par « Les petits matins », le 8/06 à 15h, 21 rue des Châtaigniers, 92140 Clamart (RER : Meudon–Val Fleury (RER C), entrée libre.
Lectures et vidéos dimanche à la Fondation Arp, dans le cadre du 26e Marché de la poésie. © Photo J-P. Pichon/Fondation Arp
< 08'06'08 >
Un après-midi pour le grand soir des Petits matins

De la poésie à écouter sans modération, ou comment faire d’un dimanche après-midi un « grand soir », c’est ce que proposent les auteurs de la collection « Les grands soirs » des éditions « Les petits matins », qui fête ce dimanche 8 juin à la Fondation Arp ses dix parutions. Dix auteurs et dix façons d’entendre des textes « qui ne ressemblent pas à de la poésie et travaillent sur les marges entre différentes formes », dit Eric Suchère, l’auteur de « Fixe, désole en hiver » : incisifs, mordants, parfois déroutants, les fragments d’autobiographie drôles et sensibles de Cécile Mainardi, la « poésie dure » d’Anne Parian ou les méthodes anthropologiques de Nicolas Rollet ne visent ni lyrisme ni anti-lyrisme, mais sont un mélange de tout cela.

Pas de « courant » littéraire donc, pour cette collection dirigée par le poète performer Jérôme Mauche, mais des dispositifs textuels singuliers et la volonté d’inventer de nouveaux modes de lecture : concrètement, cela donne des lectures seules, des bandes-son (pièce sonore d’Eric Suchère) ou le couplage des deux (Pierre-Yves Macé présentera un set à partir de « Pôle de résistance momentanée » de Mathieu Larnaudie), ou encore des samples. Des vidéos seront également montrées, celles de Joseph Mouton réalisées avec Eric Duyckaerts, ou bien d’Anne Parian.

Ces esthétiques ont toutes un lien plus ou moins proche avec les arts plastiques et les graphistes de Labomatic en ont fait des objets très singuliers : les textes entrent en résonance avec des jeux de trames et de marges. Témoin l’écriture très visuelle d’Eric Suchère, agencements et éparpillements de descriptions qui manient les réminiscences, dans des lectures rapides avec images qu’on doit attraper au vol :

« Instable, l’image s’établit, amorce hiver, l’image
qu’imprime, fixe en, s’établit instable, hive qu’imprime,
qu’une autre ne
les arbres, blancs fantômes sur terre d’oliviers
désolent-fixent, hiver, si autre ne fixe en blanc sur
gris et palmiers
décor-film déjà à l’horizon, oiseaux brisent, temps
étale, gel et oliviers, désolent en hiver. »

Ou encore ces passages de « =jonchée, poésie dure », les poésies au couteau d’Anne Parian, qui invente des équations de mots ou opérations textuelles avec des « signes algébriques », à résoudre ou non...

« BASCULE dans
+ SEMOULE <=>
SOMNOLE
+ SIX / NOTRE
= SOUDAIN
+ ma POUPÉE
le LISERÉ
– le ROULEAU / le REFLET
« Qu’est-ce qui ne serait pas
plus facile ? »
= VOLANT +
si les BLESSE
+ TROUILLE
(ou le TRUC) »

marion daniel 

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