Capture du site répertoire des Unes de quotidiens régionaux Les quotidiens régionaux ne se mouillent pas au lendemain du duel Sarkozy-Royal
< 03'05'07 >
Après-coup-net, le débat Sarkozy-Royal

20,06 millions de Français ont assité au duel Sarkozy-Royal mercredi 2 mai à la télévision. Le plus sarkozyste des blogueurs, Loïc Le Meur, a placé un petit graphique du pic de connexions sur son site mercredi soir, qui indique que les internautes ont fini totalement accros à son suivi en direct du débat entre les deux candidats.

La photographie des opinions des lecteurs de son blog avant et après le duel surprend peu. Les pro-Sarko sont allés suivre les commentaires pas vraiment finauds de Le Meur (« elle m’énerve », qu’il répète en boucle comme une mantra), les anti-Sarko étaient visiblement ailleurs. Le mini-sondage ("qui sera le meilleur ?") indique leur inclinaison : 58% pensent que Sarkozy avait toutes les chances d’être le meilleur avant et 54% sont restés sur cette ligne après. Sur le site du Monde, un autre sondage (qui, rappelons-le, n’a pas de valeur statistique réelle, même si plus de 130000 internautes ont cliqué) indique que pour 48,7% des sondés, Ségolène Royal sort vainqueur du débat, contre 38,6% pour Sarkozy et 12,7% qui pensent que « ni l’un ni l’autre » n’a gagné.

A l’étranger, nos mœurs politiques intéressent beaucoup. Courrier International rend compte de ce face-à-face plutôt très « vif » : le Spiegel (Allemagne) y a vu un échange « coup pour coup »), le Guardian (Grande-Bretagne) estime que Royal a « tiré à boulets rouges » sur Nicolas, le Soir (Belgique) trouve que « Royal place Sarkozy face à son bilan ». Libération a également fait le tour des unes étrangères, précisant notamment que pour le New York Times, le débat fut « vigoureux » et a marqué une « vive confrontation qui a disparu de la scène américaine, où les candidats s’évitent l’un l’autre le plus possible ».

L’Internet au matin de l’après-débat est le creuset de toutes les opinions et commentaires. Un tour d’horizon de la presse quotidienne régionale indique que les rédactions n’ont pas voulu trancher : le répertoire des unes des quotidiens régionaux est éloquent, qui montre toutes les Unes plaçant en tête les deux candidats, et insistant davantage sur le ton du débat que sur l’éventuel vainqueur : « sans concessions » (Le Berry républicain, l’Est républicain, Nord Eclair, Paris Normandie, le Républicain Lorrain, l’Indépendant catalan), un « duel tendu » (la Voix du Nord), une « vive explication » (Ouest France). Rares sont ceux qui s’engagent, à l’instar de la République des Pyrénées (« l’offensive Royal ») ou la Marseillaise (« Royal fait écran à Sarkozy »). Côté presse nationale, Jean-Marie Colombani sur le Monde.fr estime que le duel télévisé a été « beaucoup trop technique et manquant d’ampleur » mais qu’il faut tout de même tenter le pari de ce « "désir" de changement » « esquissé » par la candidate socialiste. Laurent Joffrin estime que « Nicolas Sarkozy n’a pas perdu. Mais Ségolène Royal a gagné ». Selon le directeur de Libération, elle a réussi à imposer sa « légitimité ». Au Figaro, l’éditorialiste Alexis Brézet explique que les deux candidats ont tenu leur pari, mais que le match n’est pas nul : « le point pourrait, à la rigueur, se discuter si les deux concurrents étaient partis de la même ligne ». Avantage à Sarkozy, que retient également le sondage Opinionway réalisé après le débat pour Le Figaro auprès d’un échantillon de 978 personnes : 53% ont trouvé Nicoalas Sarkozy plus convaincant (31% Pour Ségolène Royal). Et les indécis (16% avant le débat) seraient 4% à rejoindre Sarkozy et 1% Royal à l’issue du débat.
Si la presse nationale dissèque les prestations, le troisième homme, François Bayrou, se réserve pour Le Monde, auquel il déclare « – "en triple off" – qu’"elle s’en est plutôt bien sortie" et qu’à l’issue du débat, il « ne ferait "probablement pas" de déclaration avant le second tour », ajoutant : « "Je ne voterai pas pour Sarkozy." »

Les internautes et blogueurs ne dérogent pas à la ligne médiane tracée par la presse. Pour Agoravox, « il y a eu effectivement débat, avec une Ségolène Royal que tous ont remarquée comme étant plus offensive, plus pugnace qu’un Nicolas Sarkozy adoptant la tactique de la zen lexomil attitude », mais « il n’y a pas de vainqueur sur la base de l’efficacité argumentaire et rhétorique ». Sur la forme en revanche, « Royal n’a cessé, par le biais du cadrage, de regarder les Français, alors qu’il en a été différemment pour Sarkozy. » Et de conclure : « J’aurais tendance à accorder un avantage décisif à la candidate de gauche pour sa prestance et sa manière d’habiter l’écran. » Pas d’accord avec l’analyse, l’internaute Voltaire rappelle que « ce match nul signifie que, comme prévu, Nicolas Sarkozy a gagné cette élection ».
Pour Frédéric Rolin, « idéologiquement, c’est évidemment S. R., qui a réussi à purger, par la compassion toutes les questions délicates (sécurité, immigration), et a dominé son adversaire sur tous les autre sujets, politique étrangère comprise, en lui imposant ses logiques, ses structures de pensées. » Et sur le blog très couru de Versac, ce commentaire : « Il est temps que cette campagne se termine.
Le blog de versac commence à rameuter les troupiers fanatiques qui commettent habituellement chez Lemeur. »

annick rivoire 

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