A l’occasion du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2020, du 31 janvier au 8 février, notre focus du jour sur un des 161 films en compétition : « Metamorphosis » de Juanfran Jacinto et Carla Pereira (Espagne, France), en compétition nationale.
![]()
« Metamorphosis » des Espagnols Juanfran Jacinto et Carla Pereira (capture écran). © DR
< 07'02'20 >
Clermont 2020, le court du jour 6 : « Metamorphosis » ou le suicide « heureux »
Clermont-Ferrand, envoyée spéciale « Ce n’est pas un court dépressif », balance Carla Pereira, co-réalisatrice avec Juanfran Jacinto de « Metamorphosis », notre choix du jour au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2020. C’est pourtant une atmosphère étouffante qui ressort de ces onze minutes d’animation en stop motion… Un tête à tête mortifère entre un trentenaire et sa mère qui refuse de le voir grandir et partir, lui administre des médicaments et ne le laisse tranquille qu’au sous-sol. Dans son antre, il fume comme un pompier en s’adonnant à la taxidermie, tout en préparant et repoussant sans cesse son suicide. A tout le moins l’histoire d’une « relation abusive », avance un thérapeute qu’Arte a laissé regarder le film… Adapté d’une très courte nouvelle de Pablo Lukas, cet étrange huis-clos oscille entre macabre et grotesque. Carla Pereira et Juanfran Jacinto, tous deux Espagnols baignant dans l’animation, se connaissent depuis une dizaine d’années, mais c’est leur tout premier film (elle a notamment été l’une des animatrices de « L’Île aux chiens » de Wes Anderson) qu’Autour de minuit a très vite accepté de produire. « Une chance puisque faire un film en animation est statistiquement improbable », dit Juanfran Jacinto. Carla Pereira a « toujours aimé ce qui était cassé, pas seulement esthétiquement, mais aussi côté relations ». Leur esthétique déglinguée est parfaitement maîtrisée grâce au stop motion, une technique qui « permet de raconter des histoires qui ne sont pas pour enfants », selon Juanfran Franco. Et de « créer une atmosphère inquiétante avec l’univers du quotidien », comme des « animaux à deux têtes », un vieux chien aux pattes démantibulées, des personnages aux yeux d’équidés (ils ont apporté à Clermont leur héros en silicone)…
Et donc, la dépression ultime (cf ci-dessous) ne serait pas le sujet du film ? Carla propose une autre lecture : « Le personnage n’est pas complètement déprimé, il a encore de la tendresse pour sa mère et puis il garde un certain sens de l’humour. Et si l’objectif est de se suicider, la fin est heureuse… » On vous laisse juger par vous-même de la métamorphose finale… « Metamorphosis », Juanfran Jacinto et Carla Pereira, Espagne, France, 2019, 11’ (via Arte.tv jusqu’au 5/12/2020) : Poptronics à Clermont 2020, retrouver les courts du jour 1, du jour 2, du jour 3, du jour 4 et du jour 5
![]()
Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave
Ah ça IA, ça IA, ça IA Clermont 2020, le court du jour 7 : « Arabian Night », c’est beau une fable la nuit Clermont 2020, le court du jour 5 : « Zombies », la rage flamboyante de Baloji le Congaulois ![]()
Un Reading Club pop avec Grégoire Chamayou, Isabelle Sorente, Philippe Aigrain, Sophie Wahnich et Mathieu Triclot
L’IA n’a pas halluciné cette Papillote Cybernétique en papillotes Papillote infuse un brin de permaculture dans le jeu, l’art et les réseaux Métavers, tout doit disparaître (et Hubs aussi) |