A l’occasion du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2020, du 31 janvier au 8 février, notre focus du jour sur un des 161 films en compétition : « Acid Rain » de Tomek Popakul (Pologne), en sélection labo.
La 3D au style 2D de Tomek Popakul célèbre les premières raves dans « Acid Rain » (capture écran). © DR
< 05'02'20 >
Clermont 2020, le court du jour 4 : « Acid Rain », un rêve de rave
Clermont-Ferrand, envoyée spéciale Un petit air nostalgique des débuts de la techno flotte dans « Acid Rain », notre choix du jour au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Tomek Popakul, son réalisateur, né en 1986 en Pologne, n’a pourtant pas connu les premières raves de l’ère post-soviétique des années 1990. Celui qui se présente comme un « musicien geek, un animateur 3D qui déteste le style 3D » réussit cependant à en restituer l’atmosphère à travers l’histoire de la rencontre entre la jeune et diaphane Young et du déjà abîmé et imprévisible Skinny. Sa fiction animée affiche crânement les couleurs emblématiques du mouvement, sur une bande-son acide impeccablement revisitée (Jerome Hill, Escape from Warsaw, Reptant, mais aussi le jeune DJ australien Lou Karsh). Le film est un mélange d’hommage appuyé à la culture née de cette scène alternative, libre et s’adonnant aux drogues synthétiques, quand le « punk rejoignait l’électronique », explique-t-il, auquel s’ajoute une forme de nostalgie pour cette période d’émancipation du grand frère communiste, quand l’espoir était encore d’actualité. A l’image, un mélange de dessins 2D aux contours appuyés et de mocap agitée impulse un rythme et une énergie propres à la techno. Pour parvenir à ce mix de « mémoires personnelles et d’imaginaire sur ces fêtes techno », Tomek Popakul s’est documenté auprès de pionniers polonais du mouvement techno. Il a ensuite longuement observé des raveurs avec sa coloc chorégraphe, pour en inviter quelques-uns à venir danser pour capturer leurs mouvements. « Ces deux heures à transpirer en studio en costumes de mocap ont été les plus intéressantes du film », avoue-t-il. La partie la plus difficile a ensuite consisté à « adapter l’animation 3D avec mes envies d’esthétique 2D ». Ses références en la matière ? Mœbius, le « maître du genre », l’illustration tchèque et estonienne, les comics underground ou encore la gravure sur bois japonaise… Le rythme, les couleurs, la fluidité des techniques dans « Acid Rain » transmettent une énergie contagieuse. Le film, qui a commencé sa carrière il y a un an à Sundance et Rotterdam, a fait le tour de plus de soixante festivals, glanant les récompenses au passage, avant sa sélection en labo à Clermont 2020. Quand on lui demande comment il explique ce succès international, Tomek répond : « Je me demande encore pourquoi, je pensais faire un film underground sur un mouvement obscur, mais il semblerait que la techno soit générationnelle. C’est un peu l’histoire de la génération rave. » « Acid Rain » (Pluie acide), Tomek Popakul, Pologne, fiction animée, 24’, 2019 :
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