KunstenFestivalDesArts, du 4 au 26 mai, Bruxelles http://www.kfda.be/splash/
Still I et III, de Kris Verdonck, au KunstenFestival. © DR
< 04'05'07 >
Frais acidulé, le nouveau Kunsten Festival Des Arts

Le FKDA, c’est la bouffée d’air frais belge qui peut faire oublier le spectacle déjà lassant du nouveau président français. L’escapade à Bruxelles promet des échappées d’esprit bouillonnant signé le KunstenFestivalDesArts (FKDA), dont la douzième édition mixe à son habitude spectacles, installations et projections, du 4 au 26 mai, dans à peu près toutes les salles, petite ou grande, francophone ou flamande, de la capitale belge.
Bruxelles, la francophone ancrée en pays flamand, capitale de la Belgique et de l’Europe, est la ville de tous les mélanges sauf, situation aberrante, des Flamands et Wallons. Officiellement bilingue et officieusement conflictuelle, Bruxelles était le territoire idéal pour implanter en 1992 le projet de Frie Leysen, créatrice et directrice du festival jusqu’en 2006 : jeter des ponts entre les deux communautés qui s’ignorent en misant sur l’international (29 projets artistiques internationaux pour 2007).
A ce jour, le « Kunst », subventionné à la fois par le gouvernement wallon et son équivalent flamand, est la seule initiative culturelle belge à fonctionner ainsi. Non sans mal. En dix ans, son budget a été amputé de 25%. En 2003, le ministre de la culture wallon avait justifié une baisse des subventions en qualifiant le festival de « cheval de Troie de la Flandre ». Un clivage tenace qui s’est encore illustré en décembre avec le canular de journalistes télé wallons annonçant la sécession de la Flandre et l’exil du roi.
Christophe Slagmuylder, qui a travaillé pour P.A.R.T.S, l’école de danse d’Anne Teresa de Keersmaeker, devient le nouveau directeur artistique de la manifestation, après avoir été proche collaborateur de Frie Leysen qui reconnaissait qu’« une structure ne doit pas vieillir avec son directeur ». Manière d’en conserver l’esprit frondeur, qui se traduit aussi par l’importance des créations (16 sur 29 propositions invitées).
Christophe Slagmuylder a privilégié les « regards singuliers et personnels sur le monde d’aujourd’hui, les artistes qui nous donnent le sentiment de découvrir notre réalité autrement, au travers de formes nouvelles ». S’en dégagent les thèmes de l’enfance, de la vie urbaine et du besoin d’utopie. A découvrir ou redécouvrir donc, les scènes belge (Sarah Vanagt, Isabella Soupart, Marcel Boulanger, Anne Teresa de Keersmaeker, Pierre Droulers…), brésilienne (Enrique Diaz, Joao Fiadeiro), japonaise (Toshiki Okada), lettone (Alvis Hermanis), hongroise (Eszter Salamon) ou américaine (Wooster Group, Richard Maxwell)… Rien d’étonnant que les programmateurs de toute l’Europe viennent faire leur marché ici : le Kunst est devenu la figure de référence de l’innovation internationale théâtrale, chorégraphique ou plastique.

(à Bruxelles)

stéphanie cléau 

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