"Good Bye Schlöndorff", un spectacle autour de la guerre au Liban par Rayess Bek, au Ciné 104 de Pantin, le 25/03. © Orevo
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“Good Bye Schlöndorff” mixe multimédia, guerre et cinéma pour Banlieues bleues
Avec « Good Bye Schlöndorff, correspondances sonores
d’une guerre falsifiée », le spectacle multimédia s’invite dans le cadre de la 31ème édition du festival Banlieues Bleues : une création entre cinémix et concert électro-performé du jeune metteur en scène et compositeur libanais Rayess Bek qu’on vous recommande (et même, on vous offre deux places, voir ci-contre).
« Good Bye Schlöndorff... », de Rayess Bek, bande-annonce :
La programmation du spectacle « Good Bye Schlöndorff... », quelques jours après la sortie du film « Diplomatie », réalisé par le cinéaste allemand Volker Schlöndorff, est une pure coïncidence. C’est au « Faussaire » (« Die Falshung ») et son making of du même réalisateur, tourné à Beyrouth en pleine guerre civile (1981), que fait référence la mise en scène de Rayess Bek.
Hormis les acteurs principaux (Bruno Ganz, dans le rôle d’un journaliste occidental, Hanna Schygulla, veuve d’un Palestinien tentant d’adopter un orphelin, et Jean Carmet, receleur de photos trash), les autres comédiens et figurants sont aussi, hors caméra, les protagonistes de la tragédie qui se joue dans la ville dévastée. Tel est le contexte, dont le spectacle ne donne pas toutes les clefs –on peut le regretter. Cependant, « Good Bye Schlöndorff... » pose clairement la question des rôles que la vie nous propose, comme autant de fictions successives, de cette frontière de plus en plus floue entre réel et virtuel. A la vision cinématographique des conflits armés, il met en regard, par le biais de paroles échangées sur K7 audio, les questions existentielles et la réalité quotidienne d’une famille libanaise.
Rayess Bek est d’abord musicien rap et compositeur, reconnu en France et au Moyen-Orient depuis la tournée internationale du Rayess Bek Orchestra. Accompagné par la flûtiste syrienne Naïssam Jalal, Rayess Bek a pu peaufiner, lors d’une résidence à l’AMI l’été dernier, dans le cadre du MIMI festival de Marseille (dont on vous parlait ici même), des mixes électroniques associant à la pop des années 80 et aux dialogues enregistrés sur les bandes magnétiques de l’époque, des mélopées proches de la deep, des ambiances sonores où il n’hésite pas à déformer par le biais de capteurs la voix de Fairouz, emblématique de ces années de guerre, et de conflits aujourd’hui déplacés en Syrie.
Rayess Bek, interview à propos de Schlöndorff, de la guerre et du cinéma (juillet 2013) :
D’autres créations hybrides sont proposées dans le cadre du festival Banlieues bleues. On vous conseille également « Surnatural Orchestra Prodondo Rosso », le 23 mars à la Maison de la musique de Nanterre, un ciné-remix du chef-d’œuvre de l’épouvante italienne signé Dario Argento... revu et corrigé par le collectif parisien totalement barré du même nom (Surnatural Orchestra)... Le fantôme de Pasolini pour vigie.