Finissage de l’exposition « Clubbing », samedi 11 et dimanche 12 octobre, DJ sets dans la grande salle avec le 11/10 de 16h à 19h, MadameEbengue et Patrick Vidal, le 12/10 de 15h à 18h EVA PEEL et DEVIANT DISCO, au Grand Palais immersif, 110, rue de Lyon, Paris.
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Pierre Giner face à « Clubbing ». © CC by SA
< 09'10'25 >
« Clubbing », clap de fin avec Pierre Giner : « On pouvait vivre la nuit le jour. Et c’était beau ! »
Voilà, c’est (presque) fini. L’histoire de la nuit distillée par l’exposition « Clubbing » a été prolongée, jusqu’à ce week-end, samedi 11 et dimanche 12 octobre 2025, au Grand Palais immersif à Paris. L’occasion pour Poptronics, qui y a grandement contribué au côté du collectif graphique Trafik, sous la baguette toujours magique de l’artiste Pierre Giner, de lui poser trois (non quatre) petites dernières questions autour du finissage de cette aventure. Comment on finit une fête – et accessoirement l’exposition « Clubbing » sur l’histoire mondiale des clubs ? Une fête, c’est comme une exposition, ça ne se termine jamais vraiment. Mais ça doit mourir toujours. L’expérience change de forme, de lieu, d’intensité. C’est comme un mix qui se fondrait dans un autre. L’exposition « Clubbing » ne se clôt pas : elle s’évanouit, elle se prolongera ailleurs, rallumée dans d’autres lieux au Mexique, en Indonésie et ailleurs. Et évidemment autrement. Avec cette prolongation, j’ai voulu que, comme dans un club, la lumière baisse doucement, le son fonde, mais quelque chose reste suspendu. La dernière image, samedi 11 et dimanche 12 octobre, ce sera comme celle d’une « dernière nuit », ce moment diffus où la fête s’éteint doucement. Cette fin, elle sera jouée par le DJ Patrick Vidal qui a fait la bande son de l’expo, et ses amies MadameEbengue, Eva Peel et Deviant Disco. Et j’espère qu’on ressentira à nouveau cette tension entre jubilation et disparition, illumination et extinction, que je trouve belle — et infiniment vivante. Qu’est-ce que cette exposition immersive t’a appris (en la faisant) des cultures clubs – et que tu as voulu transmettre aux visiteurs ? J’ai compris à quel point la culture club est une culture de liberté (même si je le savais déjà ;). Elle n’est pas seulement une histoire de musique ou de fête, mais une manière de vivre, de s’inventer autrement. Le club, c’est un micro-laboratoire social, artistique, politique : un lieu d’émancipation des corps, de fluidité des identités, d’expérimentation collective… Ce que j’ai voulu partager, c’est cette intelligence du sensible : la beauté d’un corps qui danse, d’une foule qui respire ensemble. L’exposition ne raconte pas un récit figé, elle fait ressentir et partager. Elle est une expérience du collectif, une mémoire en mouvement, une émotion partagée entre générations. En faisant cette exposition-performance, j’ai appris que j’avais des amis, toi, vous, Poptronics, Trafik, Patrick Vidal, Damien Bourniquel, Sarah Brown, Philippe… le Rex, Sound Factory, Rince… les photographes, les DJs, les artistes de l’exposition, et tous les autres qui nous ont rejoints. Qu’une exposition pouvait être un lieu de rencontre et de vie des publics, des générations, de partage des expériences, des récits et des époques. Qu’on pouvait vivre la nuit le jour. Et que c’était beau ! Et puis que cette exposition n’était qu’un commencement, exactement comme « Museogames » au Musée des arts et métiers à Paris en 2010 ou « Ultima » au Lieu unique à Nantes en 2015 l’ont été. Qu’une mèche était allumée.
Après les raves, avec « i-Dance », tu as fait sortir cette culture des clubs. L’avenir du clubbing est-il hors les murs ? Le club a toujours débordé ses murs. Il s’est inventé dans des caves, des friches, des parkings, des écrans, des mondes virtuels. Aujourd’hui, le club se reconfigure sans cesse : s’il disparaît ici, il réapparaît ailleurs. Petit ou grand, durable ou éphémère, devenant image, performance, avatar, toujours espace et expérience partagés. « i-Dance » prolonge ce geste : danser devient un acte nomade, à mi-chemin entre le réel et le numérique. L’avenir du clubbing n’est pas la fin du club, mais sa renaissance permanente, sa diffusion partout où le désir, la musique et les corps cherchent à se rencontrer. C’est une utopie douce qui circule : un état de fête, de liberté, qui s’invite dans les musées, les écrans, les rues. Une énergie inépuisable. Comme tous nos témoins présents dans l’exposition, raconte-nous ton meilleur (ou pire) souvenir de club ? Mon plus beau souvenir, c’est une nuit à Rio, au Brésil, à la FUNDIÇÃO PROGRESSO, dans une ancienne usine ouverte sur la chaleur et la musique : un moment de pure intensité, où tout vibrait, tout enveloppait, la musique, les corps, la puissance du lieu, l’air. J’ai compris ce que signifie « faire partie du tout ». C’est cette nuit dans ce club que j’ai voulu rejouer au Grand Palais immersif. Le pire, évidemment, c’est toujours quand ça se rallume à la fermeture, que la nuit blanchit subitement, salement. La coupure brutale à cinq heures, quand la lumière revient violemment et que le charme se brise. Mais même là, reste la promesse d’un recommencement. Car le club, au fond, c’est ça : une manière de refaire monde, ailleurs, autrement, parmi d’autres, dans un moment présent et toujours éphémère. 🎉🎉🎉🎉🎉🎉🎉🎉 Et si vous avez été assez foudingues pour lire jusqu’ici, vous le serez peut-être suffisamment pour avoir envie de venir faire un tour au finissage, samedi ou dimanche. Il vous suffit d’envoyer un mail à info@poptronics.fr où dix invitations attendent les dix premiers d’entre vous.
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