« Making the cover », un diaporama avec images et explications de John Maeda sur la conception de la Une d’un supplément immobilier du New York Times.
Le design définitif de la Une du supplément immobilier Key du New York Times, par John Maeda. © John Maeda
< 02'11'07 >
John Maeda, sa leçon de design fait la Une
Ce n’est qu’un petit diaporama mais il montre admirablement le travail de conception graphique. Beaucoup s’y emploient mais rares sont les médias qui parviennent à entrouvrir leurs portes et laisser leur lectorat découvrir le travail en train de se faire. « Libération » a tenté dans sa nouvelle formule le « contre-journal », avec le « making-of » du quotidien (écrit par un rédacteur en chef à tour de rôle, c’est encore un peu court). Le « New York Times », sans doute l’un des plus vieux quotidiens à embrasser la modernité sans perte de qualité, fait partie de la poignée de grands médias en avance d’un cran. Certes, dans l’exemple qui nous occupe, la Une de « Key », leur supplément immobilier paru début septembre, le NYT est aidé par la qualité du graphiste invité, en l’occurrence John Maeda, l’un des plus visionnaires des designers graphiques à l’américaine. Chercheur au Média Lab du MIT (le prestigieux Massachusetts Institute of technology), artiste et auteur de programmes et d’ouvrages qui ont influencé durablement une bonne décennie de web-designers (Design By Numbers en 1999, MAEDA@MEDIA en 2001, Creative Code en 2004), Maeda ne s’est pas contenté de produire un visuel pour ce « Key » dont poptronics, est-il besoin de le préciser, n’a strictement rien à péter. Le « New York Times » propose sur son site un diaporama tout simple, montrant la progression et le dialogue entre John Maeda et la direction artistique du magazine. Première découverte : Maeda, le maître de la souris et des graphismes digitaux, qui invente le code pour suivre ses idées formelles, commence par un dessin au crayon ! En fait, douze propositions, dont « Google Mappish Mondrian » (« une espèce de rencontre entre Pollack et Mondrian », dit-il), celle qui sera retenue par le directeur artistique de « Key », Dirk Barnett. Inspiré par la vision cartographique du monde qu’impose désormais l’hégémonique Google Maps, John Maeda reconnaît : « Je suis si souvent en avion que je pense le monde comme une sorte de cartes des villes. » Le designer observe l’existant (les précédentes couvertures qui toutes partent de l’image de la clé (key en anglais, le nom du suplément, donc) sans se préoccuper de l’arrière-plan. Il plaque la clé sur une carte géographique et commence à tirer des fils pour relier les villes de la carte à la clé, façon de figurer la connexion. Mais l’effet premier ne lui plait pas (il a développé un programme pour le faire, cette fois, sans en passer par une simple manipulation infographique sur un logiciel de retouche d’images), ça ressemble trop à un « soufflé sur le point de s’écrouler ». Il assombrit le fond, change la typo, retouche la taille de la clé… Ces dix images commentées par le directeur associé du Media Lab du MIT illustrent le travail de conception graphique avec simplicité, le mot d’ordre de Maeda qui en a fait le titre d’un de ses blogs - il vient d’en ouvrir un autre sur le magazine Technology Review.
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