Simpsons the movie ou The movie Simpsons ? Une affaire de cybersquatting.
Le site caricaturant et squattant la notoriété des Simpsons, aujourd’hui fermé. © DR
< 26'07'07 >
Les Simpsons délogent un cybersquatteur

Le cybersquattage, c’est mal : un malotru profite de la notoriété d’une marque pour détourner le traffic sur ses propres pages en ayant eu la bonne idée d’acheter le nom de domaine avant les détenteurs de ladite marque. Keith and the girl, une série d’animation très moyennement drôle et plutôt salace, vient de se faire taper sur les doigts par l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) en personne. Son créateur, Keith Malley, avait profité de la sortie du film des Simpsons (le 24 juillet en France, le 27 aux Etats-Unis), et de l’immense publicité faite tout autour, en étant propriétaire du nom de domaine thesimpsonsmovie.com. En pointant son navigateur à cette adresse, les internautes tombaient sur des épisodes de Keith and the girl, ainsi que sur quelques caricatures toujours aussi salaces des Simpsons.

Le 22 juillet, la Twentieth Century Fox (qui détient la marque et sort le film) a gagné face à Keith Malley dans une procédure internationale (devant l’Icann d’abord, le gestionnaire des noms de domaine, puis devant la commission d’arbitrage de l’OMPI) qui lui a interdit d’utiliser ce nom de domaine. Le site incriminé est aujourd’hui inaccessible, au profit du site officiel, simpsonsmovie. Dans son jugement, l’OMPI estime que Keith Malley avait pour seul « but, en déposant le nom de domaine contesté, de profiter et d’exploiter » le nom de marque de la Fox.

Keith Malley, comédien new-yorkais, ne se prive pas de commenter la décision sur son site (du coup renommé Keith and the girl…) en accusant les Simpsons de n’avoir aucun sens de l’humour, et la Fox d’avoir trouvé un titre « qui pue » pour le long-métrage mettant en scène les personnages de Matt Groening. « Ça m’a rendu heureux toute la journée », se réjouit Malley en réaction à l’affaire. Et d’ailleurs, poursuit-il en rigolant, « je suis offensé, je vais faire appel ».

La commission d’arbitrage à Genève a estimé que la Fox, qui possédait le nom de domaine simpsonsmovie.com était légitimement propriétaire de la marque. La Fox avait d’abord tenté de racheter le nom cybersquatté, mais Malley aurait réclamé 50 000 $ (36427 €). Le cybersquattage est généralement prouvé quand il est avéré que le nom de domaine est identique ou quasiment à la marque (comme les faux sacs Chanel vendus sur les marchés en Afrique et Asie) et que le détenteur du nom de domaine n’a pas de rapport avec la marque en question ou d’intérêts légitimes en la matière. Dernier point : le nom ou la marque doivent avoir été déposés et réutilisés avec « mauvaise foi ».

Le cybersquattage est une activité qui peut s’avérer lucrative et qui ne cesse de se développer : le nombre de plaintes pour cybersquattage déposées auprès de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) a progressé de 25% en 2006 par rapport à 2005. Les grosses entreprises américaines comme Yahoo, Dell ou HSBC, rappelle le site spécialisé en propriété intellectuelle IPWatch, réunies au sein du Cadna (Coalition Against Domain Name Abuse, groupement contre les abus de noms de domaine), cherchent à renforcer les sanctions et leur efficacité contre les cybersquatteurs. A entendre Keith Malley sur son site, c’est loin d’être gagné.

annick rivoire 

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