Si la chambre noire est à la photographie, l’art vidéo s’octroie, pour la cinquième année consécutive, des chambres de luxe. Dans le cadre de la foire contemporaine LOOP de Barcelone, l’hôtel Catalonia Ramblas invite trois jours durant 44 galeries en ses murs. Particularité : les vidéos d’art s’offrent, chambres ouvertes, à tout regard extérieur pendant la durée de la foire. Chaque galerie sélectionnée a pris possession d’une chambre, aménagée avec sa pile de revues d’art internationales négligemment jetées sur le lit. Seule contrainte : que l’exposition ait lieu dans la pièce principale. Mais la salle de bain peut aussi être utilisée comme aire de projection additionnelle. Confortablement installé ou allongé sur le lit, c’est un regard calme et relaxé qui se pose sur des vidéos très actuelles. D’une chambre l’autre, le passant explore ces cocons expositionnels représentatifs d’une jeune génération de vidéastes, découverts par des galeristes espagnols, suisses, cubains ou américains. Cette année, quatre galeries françaises, une lyonnaise et trois parisiennes, ont fait le déplacement : la lyonnaise Oliver Houg présente le travail de la britannique Jemina Burrill, Eva Hober affiche l’artiste Trine Lise Nedreaas, Schirman & de Beaucé projette « Cage » et « True Tragedy » de Flavio Cury, et enfin la galerie Aline Vidal représente Jean-Luc Vilmouth.

Une mixité internationale caractéristique de l’image que veut se donner Loop depuis sa création en 2003. La carte de visite est triple : la foire (Fair) regroupe les galeries porteuses de la jeune scène de l’art vidéo, le Festival projette des vidéos de 800 artistes internationaux sur 106 écrans éparpillés entre grandes institutions et petites boutiques partout en ville, et Panels propose un cycle de conférences et tables rondes. Où se retrouveront les principaux responsables institutionnels de l’art vidéo et des nouveaux médias, tels Christoph Blase, directeur du ZKM de Karlsruhe, Christine van Assche, conservatrice Art et Nouveaux Médias au centre Pompidou , Lori Zippay directeur exécutif d’Electronic Arts Intermix à New-York ou encore Berta Sichel, directrice du département média du musée Reina Sofia de Madrid…

aude crispel