Addiction à l’alcool, au tabac, aux jeux de hasard... Et re-voilà les jeux vidéo. Dans un rapport publié le 26 juin, la très sérieuse American Medical Association (AMA) se penche sur « les effets émotionnels et comportementaux, y compris la pratique addictive, des jeux vidéo ».

Quel pourcentage de la population est concernée ? L’« intoxication » aux jeux vidéo concernerait 12% des joueurs, selon une étude auprès de 7000 joueurs menée par des chercheurs de l’université de Nottingham, au Royaume-Uni, et 10 à 15% selon une autre étude américaine. Mais « les recherches ne sont pas suffisamment avancées pour conclure définitivement que l’abus de jeux vidéo constitue une dépendance », affirme l’AMA… Tout en recommandant l’intégration de ladite « dépendance à Internet/aux jeux vidéo » dans la prochaine édition du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux », un outil de travail pour les psychiatres du monde entier. Ce qui revient à dire : « Il n’y a pas de problème, mais nous allons traiter ce problème » !

En réaction, Douglas Sellman, professeur de l’université d’Otago en Nouvelle-Zélande, estime sur le site d’informations stuff.co.nz que tous les indicateurs de la dépendance sont effectivement réunis chez les gamers à problèmes : incapacité à contrôler le temps passé à jouer, domination du jeu sur le reste de leur vie, attitude compulsive vis-à-vis de cette passion dévorante, isolement et solitude.

Le corps médical a peut-être du mal à s’accorder sur la définition d’une pathologie, mais son traitement a déjà commencé : à Amsterdam existe depuis l’an dernier un programme spécifique pour soigner la dépendance aux jeux vidéo. La clinique qui le propose a été d’emblée débordée par les appels à l’aide...

emmanuelle hirschauer