Interview du philosophe des réseaux Pierre Musso, à l’occasion de la parution du hors-série MCD #6 « Internet des objets / Internet of things » (bilingue français/anglais), en kiosques, 9 € (7,53 € en ligne).

Soirée de lancement du hors-série, le 17/2 à la Cantine, à partir de 18h30, passage des panoramas, Paris 2e.

En kiosques, le nouveau hors-série MCD Internet des objets, dont la rédaction en chef est assurée par Poptronics. © DR
< 03'02'11 >
Nous sommes tous des Internets

L’Internet des objets, c’est nous. Sans même le savoir ni le vouloir, nous y baignons déjà : animaux pucés, produits de consommation tracés, passeports biométriques et outils de géolocalisation dessinent un monde où virtuel et réel sont étroitement imbriqués. 35 milliards d’objets intelligents sont déjà là, autour de nous, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? Des avancées en médecine, des pistes pour sortir de la production de masse, un espoir pour les pays du Sud. Le pire ? La société de surveillance portée à de tels sommets que Google ou Facebook et leurs politiques de confidentialité passent pour de joyeux petits Mickeys en comparaison. Alors, quand Anne-Cécile Worms de « MCD » la revue papier, a proposé à Poptronics de s’emparer du sujet pour réaliser un hors-série (et m’a concrètement proposé d’en assurer la rédaction en chef), chez pop, on n’a pas beaucoup hésité à plonger dans cette nébuleuse.

Le résultat ? Un hors-série papier « Internet des objets/Internet of Things », en kiosque cette semaine et en vente en ligne sur Digitalmcd, qui questionne les usages de ce réseau d’objets interconnectés. Et puisque le marché et les institutions n’ont pas attendu pour investir l’informatique ubiquitaire (un champ des plus vastes, qui couvre aussi bien le transport de marchandises que les applications de réalité augmentée sur nos téléphones portables ou le datamining utile aux politiques sécuritaires ou de transports publics), Poptronics a chaussé ses lunettes déviantes pour aller voir du côté des artistes, théoriciens des médias et activistes.

Ceux pour qui un autre Internet des objets est possible. Ceux qui, à l’image du Council (think-tank européen à l’origine de la journée parisienne consacrée à l’Internet des objets le 1er décembre dernier), travaillent à développer les alternatives à la société de la surveillance et du lifelogging, cette pratique émergente qu’on peut rapprocher d’une forme d’auto-surveillance.

Poptronics a choisi de participer éditorialement à cet esprit de « bricodeurs » qui souffle du Nord au Sud, de fablabs en hackerspaces, là où se dessinent les voies curieuses, étonnantes, passionnantes d’un futur pas forcément cauchemardesque…

Au fil des 116 pages (entièrement bilingues), des spécialistes comme Bruce Sterling, Rob Van Kranenburg, des officiels comme le responsable RFID à la Commission européenne Gérald Santucci s’expriment, des enquêtes abordent les enjeux majeurs : est-ce une alternative au développement pour les pays du Sud ? les fablabs sont-ils la fabrique du futur ? la société de surveillance est-elle l’aboutissement logique de l’interconnexion des réseaux ? Et des artistes, architectes (Philip Beesley), designers (Jean-Louis Fréchin), bricodeurs (Nicolas Frespech, Albertine Meunier, Jodi), performers (Meghan Trainor...), auteurs (Francis Mizio) imaginent d’autres usages.

En guise d’invite à découvrir cet objet papier, dont la couverture a été conçue par le DA de Poptronics, Christophe Jacquet (Toffe), voici une interview du philosophe Pierre Musso, auteur de « Télécommunications et philosophie des réseaux » (1998, PUF), qui pose à merveille les enjeux.

(7mn)

Pour achever de vous convaincre de (re-)venir au papier, ce hors-série sera officiellement lancé à la Cantine, le 17 février prochain (à partir de 18h30), en présence de nombreux artistes et auteurs.

annick rivoire 

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