« FUTU » numéro 6, décembre 2019, 24 pages, une revue du futu sur papier hautement recommandable à commander en ligne en envoyant un mail à revu@futu.fr.
« FUTU » ne dit rien du futur mais du présent : celui de 2190 pour son numéro 6 (ci-dessus la couverture et la dernière page). © DR
< 16'12'19 >
Nouvelles du « FUTU »

Ce mois-ci, un nouvel exemplaire de la revue « FUTU », daté de 2190, a été découvert. Depuis 2016, plusieurs numéros, datés par exemple de 2071 ou 2081, se sont matérialisés à notre époque au rythme de trois par an. Sur papier (de types différents à chaque parution), « FUTU » rassemble des contributions scientifiques, politiques et artistiques dans une logique indéchiffrable. Seule cohérence perceptible, l’esthétique de fanzine photocopié.


Les couvertures des numéros 1 et 5 sont d’Astrid de la Chapelle, celle du 3 de Lionel Catelan. © Astrid de la Chapelle

Le sixième numéro de « FUTU » répond à une thématique (ce n’est pas toujours le cas) : « Archéologies Archives Conservations Mesures ». On y découvre pêle-mêle des « simulations des incarnations quantiques de formes issues de la géométrie euclidienne » (par Juliette Gelli), un « précis pas très précis de l’archéologie d’un lieu », (d’Ann Guillaume et Tom Bücher), la « relation trouble d’un Pocillopora datae avec un datacenter au Maroc » (Elise Rigot), une conversation scientifique sur les ex-régions polaires devenues « pranpolaires », des tracts pour la défense de Julian Assange datant de 2020…

« FUTU » ne donne aucune indication précise de ce que sera notre futur. « FUTU ne s’occupe que du présent, et seulement du présent. Du présent de 2048, de 2121, de 3033, ou plus, ou moins », est-il précisé en guise de manifeste. Ses pages cryptiques, aux auteurs renouvelés à chaque édition, donnent seulement des indices des centres d’intérêt de nos descendants et de leurs regards sur notre époque.


Dans « FUTU » 5, une analyse savoureuse du « Spleen » de Baudelaire, un poème « enténébreux destiné à rendre les gens tr.i.stes et dépr.i.més » selon Antoine d’Escalle. © Sarah Taurinya

Derrière cette édition d’anticipation multivoix se cache l’esprit malicieux d’Astrid de la Chapelle, artiste « indisciplinée » (selon ses propres termes) qui joue des formes et des allers-retours entre fiction et réalité. C’est en redécouvrant le « Monde des Ā » de van Vogt que cette férue de science-fiction a l’idée d’inviter artistes, penseurs et scientifiques à inventer des propositions venues du futur, au format A3.


A chaque numéro, un nouveau papier. © Astrid de la Chapelle

Une fois rassemblées, lesdites propositions font l’objet d’un traitement à la main : photocopies, assemblage, découpage, réduction, agrandissement… Une façon de faire qui résonne avec la grande époque de la science-fiction des années 1950 à 1970 où le graphisme n’était pas encore assisté par ordinateur. Et qui donne à ces exemplaires numérotés un caractère unique et précieux.

Do It Yourself aussi au niveau du modèle économique, « FUTU » ne vit que de ses abonnements, qui peinent pour l’instant à payer l’impression et ne suffisent pas à rémunérer sa créatrice et ses contributeurs. Pour un prix modique (12€ les trois numéros annuels sans frais de port, 16€ avec), on est assuré de recevoir les nouvelles du futu et on améliore les conditions de fabrication de cet objet éditorial non-identifié. Pour en commander un ou plusieurs exemplaires, envoyez un mail à revu@futu.fr.

Sarah Taurinya 

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