« Playlist, Playing Games, Music, Art », exposition collective à l’iMAL, du 4 juin au 21 août, du mardi au samedi, de 11h à 19h, 5 € (tarif réduit 3€), 30 quai des Charbonnages, 1080 Bruxelles.
Catalogue à télécharger ici.
« Playlist, Playing Games, Music, Art », exposition collective à l’iMAL, du 4 juin au 21 août, du mardi au samedi, de 11h à 19h, 5 € (tarif réduit 3€), 30 quai des Charbonnages, 1080 Bruxelles. Catalogue à télécharger ici.
Vue de l’exposition "Playlist", à Buxelles, de gauche à droite : Alexei Shulgin, Enso, Raquel Meyers. © Marie-Laure Delaby et Greg Alveolis
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Playlist expose la 8-bit génération
Bruxelles, envoyée spéciale L’été de Poptronics est décidément sous le signe du jeu vidéo. A Paris, c’est à « Museogames » que l’on se presse alors qu’à Bruxelles, on file voir l’exposition « Playlist » qui présente des artistes qui se jouent des codes et de l’esthétique 8-bit (résurgence de la puissance des processeurs des consoles de jeux des années 1980). Présentée d’abord à Laboral, un énorme centre dédié à l’art et à la création industrielle à Gijon en Espagne, « Playlist » appréhende les artistes qui utilisent des matériaux jugés obsolètes par le marché (consoles et logiciels) pour poser un regard critique et joyeux sur les technologies. Si certains artistes sont nostalgiques des machines (et de leurs limites technologiques) avec lesquelles ils ont grandi, ce n’est pas la seule motivation qui les anime. Le commissaire d’exposition Domenico Quaranta met en avant le fait que « ces pratiques donnent une vie nouvelle à des technologies et esthétiques appartenant à un passé récent, libérant le souvenir de leurs promesses utopiques d’origine » et note que « la réinvention du média numérique consiste souvent en l’appropriation de technologies de diffusion - comme les consoles de jeux - et leur conversion en technologies de production culturelle ». L’exposition est particulièrement centrée sur la musique, qu’elle soit présentée sous forme de clips ou de musique, dont notamment la communauté micromusic.net créée au début des années 2000 et lancée par Gino Esposto, ancien membre du collectif etoy), ou que ses matériaux soient retravaillés par les artistes. C’est le cas des vinyls modifiés « 8-bit Construction Set » du collectif Beige (qui accueillait Paul B Davis et Cory Arcangel entre autres) sur lequel on trouve des programmes pour Atari et Commodore64. Le projet VinylVideo de Gebhard Sengmüller propose quant à lui un dispositif qui permet de lire sons et images à partir d’un vinyl. Les vidéos animées sont très présentes dans l’exposition. Dans les deux salles de projection, l’on peut voir en particulier le travail de l’artiste espagnole Raquel Meyers qui collabore avec de nombreux musiciens 8-bit. « Follow the red dot » - Raquel Meyers, 2007, musique : Bubblyfish : Mais quelquefois, même 8-bit, c’est trop d’informations. Ainsi, le compositeur américain Tristan Perich a créé une symphonie (en cinq mouvements !) avec seulement un processeur d’1 bit : on écoute sa composition directement à partir d’un circuit très simple qu’il a conçu à cet effet et qui est présenté dans un boîtier de CD (qui sort officiellement fin août). Présentation par Tristan Perich de la « 1-bit Symphony » : Le Portugais André Gonçalves a reproduit, avec « Pong - The analog arcade machine » le très célèbre jeu vidéo pionnier, avec de l’électronique bricodée à la maison et des matériaux recyclés (ventilateurs d’ordinateurs, moteurs d’imprimante, sèche-cheveux...). On joue sur une borne d’arcade (recyclée elle aussi), mais ce que l’on voit à l’écran n’est pas un programme, c’est ce que filme une caméra, soit un dispositif électro-mécanique qui reproduit les mouvements du jeu. « Pong, The Analog Arcade Machine », André Gonçalves, 2007 : L’obsolescence programmée n’est plus une fin en soi, mais une étape dans l’utilisation des technologies. Les artistes creusent cette voie, quelquefois de manière inattendue, comme avec les briques en forme de Gameboy de l’artiste néerlandais Gijs Gieskes, clin d’œil au surnom de la console portable lorsqu’elle est sortie. L’exposition permet de s’immerger dans la culture 8-bit grâce aux nombreuses « playlists » disponibles : vidéos, musiques et documentaires en consultation, sans compter les œuvres que l’on active directement grâce aux modes d’emploi, seule manière de trouver les bonnes combinaisons de clavier.
Artistes sachant jouer à Bruxelles
Jour 3, Carnet de bord du cercle polaire, Ourse J’écris depuis le bateau qui nous mène à Ilulissat Bit Shifter, champion des sons de puces Je joue, donc je suis A contrejeu, Papillote décolonise l’imaginaire |