Le jeu Max Payne revisité par Jodi. © DR
< 01'12'06 >
Artistes sachant jouer à Bruxelles
Où l’on découvre avec plaisir que Jodi, l’improbable duo de net-artistes férus de défragmentations et autres performances infra-réseau, se renouvelle avec le jeu vidéo Max Payne, succès mégaplanétaire qui revisite le film noir avec toute la violence intrinsèque au genre : Dirk Paesmans et Joan Heemsherk en ont tiré grand nombre de cheatcodes, ces petits rajouts qui permettent d’avancer dans l’intrigue en trichant, à sortir des impasses en défiant par exemple les lois de la physique (les murs se traversent, les corps se vrillent...). Leur travail à l’esthétique revisitée, façon sample de séquences vidéoludiques, est une jolie réflexion sur cette "quête de l’impossible, une abstraction à l’intérieur de l’esthétique d’un jeu déjà définie", expliquent-ils. Max Payne Cheats only est exposé à Bruxelles à l’occasion de la manifestation Art+Game, organisée par l’Imal (interactive Media Art Laboratory, association belge de soutien et de production à la création numérique, déjà signataire d’"Inflitrations digitales" en 2004). Soit un panorama éclectique d’alliances pas vraiment contre-nature, au contraire réjouissantes, entre trublions de la création et produits marketés issus de l’univers sous contrôle des industriels du jeu vidédo. Ce qui donne un mix de conférences : Isabelle Arvers, la seule commissaire française qui en connaisse un rayon sur la création digitale, y présente le docu 8bit Movie, premier "rockumentaire" à s’intéresser à ces musiciens qui se sont emparé de vieilles consoles de jeux pour les les transformer en instruments d’une pop le plus souvent ludique. Achevé à l’automne, réalisé par Marcin Ramocki et Justin Strawhand, il a été présenté au Moma de New York (belle reconnaissance d’un genre en pleine explosion de la part du Museum of modern art, l’institution culturelle US par excellence), dont voici la bande annonce. Autre conférencière attendue, la bloggeuse la plus connue de la net-zone, Régine Debatty de We make money not art, "the very queen of tech art" comme disent les organisateurs de l’iMal... Quant à l’exposition, elle réunit Toshio Iwaï, l’heureux créateur d’ElektroPlankton, sans doute le seul jeu commercialisé pour console (la Nintendo DS) qui soit une pure expérience musicale, poétique et esthétique, les Allemands brindezingues de ///fur/// le collectif qui pousse la logique vidéoludique à son paroxysme, comme pour leur Painstation ici présentée, le jeu de Pong revisité pour filer quelques décharges électriques bien senties au perdant, et Drumlander, curateurs d’une gamezone underground, open source et absolument pas aux normes de l’industrie. Sans oublier l’ascenseur pas très social de Walter Langelaar, un jeu de shoot’m’up classique dans un escalier sans fin intitulé sobrement The social Ladder, et l’installation audiovisuelle Fijuu2 (un soundtoy de plus ?) et un florilège de machinimas (ces fictions tournées à partir des moteurs de jeux vidéo, voir par exemple la communauté française sur et anglophone).
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