< 05'11'08 >
Saison 2 épisode 2’ Pour le meilleur et pour le peer
Le Prince n’avait transpercé sa femme qu’à l’endroit du bas-ventre et y avait concentré toutes les blessures mortelles. L’hémorragie immédiate et intense l’emporta instantanément. L’amant, lui, fut pendu, exposé et tandis que la pluie et le vent y apportèrent la pourriture, les corbeaux en extirpèrent les limbes et les nerfs exsangues. On dénonça le risque d’épidémie et son corps putride fut descendu de la potence après de longues saisons sur la Terre. Le Prince se remaria plus tard et eut deux enfants de cette union arrangée à la hâte. Ils moururent alors qu’ils étaient encore en basse jeunesse. Il est dit que le Prince avait étouffé le premier dans un instant de démence et que le second succomba des violences que son père lui infligeait chaque jour où le soleil brûlait davantage.
Alors, déchiré par le remord, le Prince dont les infidélités masculines et les déclins sodomites étaient connus, se cloîtra dans son domaine en compagnie d’éphèbes soumis à sa jouissance et n’en sortit plus jamais. La dévotion qu’il devait vouer à sa propre punition n’eut d’égale que la violence meurtrière de ses actes. L’expiation cruelle s’exerçait quotidiennement. Les longues séances de flagellation exécutées par un de ses valets devinrent la chair du Christ et le sang du démon dut être arraché. On sait que le plaisir croisait la terreur. Que se prosterner et implorer la clémence du Tout-Puissant le faisait s’approcher davantage des Ténèbres et qu’il en tirait un sentiment d’extase profane. Les tortures mystiques l’emportèrent en 1613. Il fut retrouvé nu, mutilé et parcouru de rivières. La Semence se jetait dans le Sang. La Chair dans le Psaume.
« Je n’aime pas les artistes. » « Les artistes ne m’aiment pas. N’aiment personne. Eux-mêmes parfois. Se haïssent plutôt. Le vivent mal. Et… », m’écrit l’humide. Veut juste parler. Ça paie, je lis. Je laisse la fente rose en sommeil. Pénètre le trou noir des humides. A coup de smileys arrogants, un anonyme en appelle à l’écart de mon cul. Il paie, je m’exécute. M’écrit : « Je veux de la grande largeur. Je veux voir l’horizon. » Il paie, j’obéis. Je pousse et mon anus s’ouvre un peu, pendant que je m’écarte super fort la chatte avec les doigts. L’accès au double soubassement devient libre sous la pression du forceps phalangiste. Le dedans devient le derrière. Les troupes autistes sont en marche lubrificatrice. J’ai peine à m’imaginer les cent branlettes molles mais je finis par visualiser. Je sature mais il faut que je tienne. 15 lol, puis 10 los se suivent sur l’écran. « LOT OF SPERM ! » scande un des connectés. Faut que je pisse. Il n’y a plus de haine. Faut que je chie. Il n’y a plus d’amour. Juste de la malbaise et des crabes cyniques qui grouillent. Faut que je crie. FAIRE TOUT SORTIR.
J’ai peine à m’imaginer les 10 X 13 ip traçantes connectées à ma matrice mais je finis par visualiser. Une vaste cosmologie de galaxies binaires. 10 puissance 122, sortez les pinces à couper. 10 puissance 122 de transistors jaunes et de processeurs bouillants. 10 puissance 122 de nébuleuses humaines en expansion. La matière noire vers l’antimatière de mes émotions. 10 puissance 122 de branlettes quantiques vers l’infiniment grand de mon cul. 10 puissance 122 d’obsessions et d’arborescences sensuelles. 122 puissance 10 de vos nanobites fractionnés ! Il faut écarteler l’univers par l’énergie du vide ! Il faut diviser l’indivisible, éjaculer à longs traits faciaux l’invisible cosmique. Que Jenna Jameson [N] fasse une pipe à Stephen Hawking [N]. Qu’elle arrache dans l’urgence le chaos de ce pantin sous dialyse. Avale tout et ne recrache rien ! Maintenant ouvre ta matrice Jenna, éjecte les 10 puissance 122 de mégatonnes d’infinis. Faut que je pousse plus. 10 X 13 raccordés à l’avatar de mon désir.
Pas besoin de Second Life pour seconder la vie, pour virtualiser les flots de cyprines. « Sales intellos de Tokyo. Sales geeks. Sales lâches ! » palpite sur les cristaux liquides. Suffit de sourire et de faire payer la grimace. Faire raquer le rictus de Lanny Barbie [N] et injecter plus de silicone dans vos bites frigides. Le réseau se déplie aussi vite que mon corps se tend. Je suis la reine astrophysique aérodynamique. De l’infiniment humain. L’équation récurrente et son résultat constant. Le suck et le fuck. Et le befucked. Va-et-vient symphonique des queues humides. Les madrigaux de Carlo [N] et les vendredis qui ne sont jamais saints au contact des Ténèbres [P]. La déconstruction chromatique et le contrepoint qui bouleversent tout. Vos vies connues d’avance. La fin prévisible de votre révolte. Un accident qui vous fait pleurer. Une raison qui vous nettoie de toute culpabilité. De tout remords de venir échouer au seuil de vos ambitions juvéniles. Merde à vos enfants de consolation ! Merde aux révolutions que vous ne ferez jamais. A vos slogans éculés et corporatistes ! Vive la crise ! Vive les blancs ! Vive la domination ! Vive l’exclusion ! Vive l’aliénation ! Vive les 10 puissance 122 d’hypophyses atomisées au contact pixellisé de ma chatte ! Vive l’inconscience du trader ! Vive la froideur du gamer ! Vive le Dead Space [N] ! Vive moi ! Vive l’archange de mon cul ! A mort Ana !
Vide-toi mon convertible. Enfonce-moi. Enfonce-moi.
Avant que mon cerveau brûle 10 puissance 122 de synapses inutiles.
Enfonce-moi. Enfonce-moi.
Avant que tu te vantes de 10 X 13 riens.
Enfonce-moi. Enfonce-moi.
Avant que ça soit mon tour et que je daigne t’éteindre.
Fin de mission.
BO cryptée : « The Inevitable Rise And Liberation Of Niggy Tardust ! » - SAUL WILLIAMS [P]
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ana vocera
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