SAISON 06 _ ÉPISODE 04 – APOCRYPHE – Ana Vocera / Emosmos / La Place forte_POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PEER.

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< 19'05'10 >
Saison 6 épisode 4’ Pour le meilleur et pour le peer

APOCRYPHE

VISION DE L’AGNEAU ET LA PRIME JEUNESSE

Le premier chapitre de ma vie décrit la venue de l’Amour. Je reconnais, dans mes marques de mémoire, toutes les intenses sensations que suscita l’apposition de son doigt sur mon visage et mon vagin. Je dresse mes bras vers lui pour qu’il me prenne dans ses bras tendus. Mais sa tension amoureuse est arquée telle qu’elle burine sans intervalles les traits effacés de sa reconnaissance. Il répète à l’envi la chute et l’ennui. Il pousse à la noyade. Il serre les dents et son affection aime le sang et l’orgie de sa gestapo renaissante. Je l’entends respirer – son souffle court d’homme en sursis – et exhaler cette haleine de carnivore critique.

Je ne peux cesser de croire en son Amour. De l’aimer dans sa fureur cruelle. Sa masse lourde quand il m’encercle. Le poids de sa carcasse quand il force le chemin interne. Plus j’hurle plus loin. J’en avale le livre. Plus j’hurle plus profond. J’en avale toute vraisemblance.

Il avait déplacé mon slip de bain. En me scrutant droit dans les yeux. En y cherchant l’inconnu, l’occlusion et cet orifice à peine entr’ouvert. J’avais l’âge des premiers sangs. Des papiers doux que l’on s’échange. J’entendais ma mère dans la cuisine qui s’affairait. Le tintement des assiettes l’une contre l’autre. Et la radio. Et Led Zeppelin qui prolongeait ma distraction… « Stairway to Heaven » [P] [N].

Il a déplacé mon slip de bain assez pour être à découvert. Son sourire me paralyse. Pourquoi parler quand il m’embrasse les seins ? Je crois à une câlinerie mais l’interdit de bouger qu’il m’assène. Dans le désordre des choses. Mais tout se disperse. J’ai déjà perdu le fil de toutes émotions. Pourquoi expirer si cela ouvre ma bouche ? Mes tétons sont durs. Tu aimes ça. Je t’aime papa. Je crois. Un jour je te tuerai pour ça. Je sens. C’est un barbelé qui rentre en moi. Une lame fusante tout en nerfs. Et l’autre sac d’os qui me maintient la gorge. N’ouvre pas les lèvres Ana. N’ouvre rien. Il pousse son pouce dans ma buccale. Suce petite pute. Tu es ouverte Ana. Ta bouche déformée au bout de ta langue. Rupture.

Je scrute l’arbre à travers le voilage devant le dehors. Je me mets à compter les feuilles extérieures. À 1000 je me dis, je reviens à zéro. À 1000, il ouvre sa braguette et me tire la main vers la fente textile. Ma mère passe aux verres. Une demi heure de musique Non Stop sans pub. L’Humide vient de là. Il crache dans ma main et la refourgue au pantalon. Sans pub. « Manic Depression » [P] dérégulé par Hendrix. Sans pub. « Birth Of Liquid Plejades » [N] déplié par Tangerine Dream. Sans pub.

Projections hors ici. Je pars.

Sucées lentes. Sucées lentes. Mon visage lyrique il l’a tordu torsadé. Traversé de forêts accrochées sur bouches forcées. Suçons dents. Suçons dents. Allongé les branches. Saisi mes hanches et claqué les siennes. Contre. Forte. Retournées vers moi en deux ciseaux. Coupée. Fends. Meurtris et Jouis vite. C’est quoi jouir ? Sans pub.

« Light of Love » [N] T. Rex en répétition dans mon génital. Et l’œil devenu inconnu derrière la vitre. Au rebus. Au seuil des 1000 feuilles encore à décompter. Le zéro est déjà au fond du fond de moi. Je découvre ma profondeur. Renouvelée. Recyclée. Le triple zéro. Et une incision de 20 cm aveugles.

Et l’œil mourant derrière la vitre laiteuse. Couru sur cette pente hystérie hymen escarpé. Ma bouche très rouge. Craché vrai supplie. Deux doigts. En V. En Victoire. Deux doigts enfoncés jusqu’à la souffrance. L’effroi ivre. L’effroi ivre m’injurie. Plus loin je gémis. Essouffles rageurs. Plus loin je gémis. Traversée de forêts innombrables. Incalculables. Trois doigts. Dont un dans ma merde.

Son du robot de cuisine. Ma mère broie et chantonne sur « We are the Dead » [P] de Bowie. Père mutant me tire les cheveux vers l’arrière. Bloque mon regard. Nie le retour sur réel. Le slip sent le chlore. Puis le sperme collant gluant salé.

Papa tu me tues. Je ne le sais pas encore. 1000 fois tu me tueras encore. Gencives. Gencives pleines mordillent mes roses tétons vifs. Ses doigts courts de ce genou flou reflux à mes poils luisants de son crachat. Il rit aux éclats. Et je commence à sangloter. De ma cuisse devenue bleue à ce stigmate palpitant. Brillent ses yeux. De ma cuisse éclaboussée par la fente pleine mouillée, des feuilles et des feuilles et des feuilles.

Des tombeaux de feuilles. Et toujours pas de pub.

…………..
LES SEPT TROMPETTES ET L’ADOLESCENCE RÉDUITE AU DÉLAI D’UNE VIE

J’écris le second chapitre de ma vie. Gorgée de haine. Malhabile. J’écris en traçant et retraçant chaque lettre comme déchirer sa chair. Enlisée dans la haine. J’écris l’arrogance faite adolescente. Et l’adolescence prête au meurtre chaotique. C’est ça :

« j’entends ma cervicale siffleuse + sourde syncope d’amours disparus + soûleries suceuses dénaturées light + sous la bassesse plafonnée 3000 watts + d’écœurement de lassitude résonnante + les amitiés massacre impliqué + dans une vague ondulation d’acide + hardcore sur les retardataires + tous autant qu’ils sont + terrés dans leur cohérence œdipienne + pénis vaginaux chiant la matrice + parentale rancœur aliénée + j’entends mes mythomanies rêveuses + s’envoyer le cul faussé chieuse + de ce veau pipant une blonde stérile + lèvres et langue mortes + cancer formaté + malaria préfabriquée + nymphomanie de la monomanie + beauté première et désespérance seconde. »

J’écris. Je me drogue. « PAWLOW » [P] - Dj Dano & Liza N’Eliaz. Je me prépare.

…………..
LES ONDES THÊTA

Le troisième chapitre de ma vie est celui de la Gloire miroir. Et de l’imagination pétomane. Et des « Impressions au Soleil Levant » jetées sur le bûcher des destitués. J’étudie puis je jette. L’histoire de l’art jetée toute entière sur mes voracités mises à l’air. Du futur je ne tends qu’à développer la déflagration. Sarajevo et les narco gangsters déambulant sur ses chauds trottoirs.

Non voyants conchiant l’Albatros ! De nos trous de nos trous ! Niant reniant tombe l’imagination nymphomane !

Langue que nous lacérons par cœur ! L’art ne se parle pas ! Il s’exécute capital !

Je ne suis que la brûlante imprécation de l’aiguille. Je gifle et gicle en synchro. J’apprends et j’efface. Je décale geste et je fuis pensée.

Brûler l’académie française et tout ce qu’il y a dedans. Prendre la bourse et vidanger les vieux comptes. J’efface et je bande ou je mouille ou les deux. Tout mon cerveau suractivé de chimies nouvelles part vers l’avant. L’avant triomphal. Je cours et j’écrase du pied les reflets irrecevables du code napoléon. J’enjambe l’empereur comme le porc transsexuel et fasciste qu’il est, et le bat sans relâche.

Au speed core. Du Mokum et rien que du Mokum [P] [N]. Je déteste Ingres. Je déteste les romantiques et le surfait bourgeois. Marx me fait chier. Debord le dialecticien savant et ses bons mots virtuoses – « La Société Du Spectacle » [N] - me donnent la nausée. Je suis Tony qui massacre la ville à l’indélébile. C’est lui le héros révolutionnaire. Pas ces enragés atteints de polyarthrite mentale. Et de lâcheté quand il s’agit d’envisager la durée.

CNT, FA, LCR, JCR, FN, PS, PC, UDF, RPR : autant de lettres pour épeler l’amplitude du poing levé et du fist fuckin’ commun.

Je poursuis la pleine idiotie. Le rien-conscience est une issue. Ma chatte et mes poings représentent mes seuls engagements. Je revendique la pornographie prolétarienne. C’est ça ou c’est pire. Mais. Viennent la nécessité, puis l’obligatoire, puis le vraiment pire.

…………..
ET L’APOCALYPSE

Je me prostitue et je me destitue et je me tue. Mais. D’abord. Il faut exécuter et remettre en alignement l’ordre des choses. Papa, il y a une conséquence à la conséquence. Smash papa. Smash deuxième dans ta bouche papa. Reste au sol. Tu te relèves. Ce sera encore pire.

« Le Grand Macabre » [C] [N] de Ligeti en bande son ça te va ? Tony, va chauffer la lame. Ou du beat plus accablant ? 6 ans de viols quotidiens, ça fait quoi en bpm ? 70 ? 120 ? 240 ? Je vais te signifier ce que ça fait. « OMG Bleeps » [N] ou « 4-4 Freestyle » [N] prétendent Panacea & Limewax. Pas suffisant.

Ça fait une fulgurance, un tintamarre titubant, des hauts-fonds dissolus, des injures en déliriums très vastes, des naïvetés perverties. Tu le sens ce que ça fait ? Tony passe-moi la lame. Ça fait des filles abîmées, des femmes dont le désir est démembré. Ta fille qui glisse une lame sous tes couilles. Tu le sens ce que ça fait ? Un enculé de père qui glisse un intrusif dans le con d’une gamine. Tu le sens ce que ça fait ? Une névrose couleuvre, une contrition élastique, des épines musculaires, et le désaccord permanent avec mon plaisir. Je cisaille doucement. Pas suffisant.

Je tranche pour que tu nous oublies pas. Ce sont mes vœux de bonheur. Là occulter te sera plus difficile. Pute verge. Et je la mets dans ta gorge devenue profonde. Ça te va ? Tu es heureux ? Tu jouis ?

Moi. Pas encore. Pas assez. C’est quoi jouir ? Jouer.

…………..
QUATRIÈME CHAPITRE APOCRYPHE

« le désarroi la joie dansent en couple + la peur l’extase dansent en couple + s’embrassent avec la langue des totales + nous buvons pour eux jusqu’au non retour + leurs faux pas nous excitent + abreuvent + nos espoirs alités puis +

comme les gazons clôturés que nous piétinons + comme les voies closes que nous défonçons + comme les foules dont nous foulons le menti + affichons affichons nos exagérations canines + déflorons l’existentiel à coup de vrais semblants + sans réfléchir + et vociféroces mordons la joue de l’amour + accrochons sa chevelure de baisers suants + unissons nos salives à sa jupe en désirs + et à lui … comme à tout le monde + clamons un je t’aime + en fête. »

Là. Tu es mort.

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FIN DE MISSION – ANA VOCERA / LA PLACE FORTE-EMOSMOS

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< 1 > commentaire
écrit le < 20'05'10 >
Je ne suis pas certain de l’intérêt strictement révolutionnaire du graphiti, avec ou sans dialectique. Chacun les moyens de sa lutte. Bien à vous