Watch the world(s), un machinima dans "Second Life" qui rend hommage à "la Nuit étoilée" de Van Gogh.
La Nuit étoilée... de jour : un espace modélisé pour entrer dans le tableau de Van Gogh. © DR
< 01'08'07 >
Van Gogh est un résident de Second Life
Evidemment la musique est un poil lénifiante. « Starry Night », chantonne Steve Bean du groupe Angry Man, tandis que les montagnes bleues s’élèvent et que la texture d’un village éclairé par la nuit apparaît. Le réalisateur de ce machinima (un film produit avec les caméras, les outils de confection de paysages et de bâtiments, et les personnages à disposition dans le monde-jeu), Robbie Dingo, est un avatar, un double virtuel que son créateur, britannique lui aussi, anime pour « explorer certaines idées créatives ». Blond et propre sur lui, Robbie vole de-ci de-là pour assembler, monter, élaborer un pan de Second Life, l’univers virtuel généré par ses milliers de résidents, les « slifers » (8 millions d’inscrits, 25000 connectés en moyenne en simultané). Un pan éphémère toutefois : le terrain loué ne lui appartient pas (dans ce monde virtuel, la propriété est une chose bien réelle, avec titres et échanges d’argent à la clé). Du coup, la reconstitution du paysage magique de Vincent Van Gogh, « la Nuit étoilée », peinte en 1889 à Saint-Rémy de Provence, n’a jamais été plus virtuelle. « Le bâti a été construit très rapidement, et par conséquent sans trop d’attention aux détails, explique Robbie Dingo à poptronics. Si j’avais laissé l’ensemble en place, je suis convaincu que j’aurais reçu une tonne de commentaires sur le côté grossier de la chose, ce qui aurait détourné du but premier : montrer la construction rapide de cette scène en 3D. » Le machinima produit par Robbie Dingo est didactique et poétique à la fois, qui modélise pas à pas dans Second Life le tableau bleu nuit de Van Gogh et ses étoiles spirales à la puissance cosmique vertigineuse. Au-delà de la prouesse graphique (la vidéo haute-résolution permet de mieux se rendre compte de la qualité du travail), c’est tout le making-of qui fascine : plus la voix susurre « Rollercoaster », plus les textures émergent, les filaires s’emplissent de matière 3D. Il a fallu « quatre soirées entières » à Robbie, prof et compositeur de musique dans la vraie vie, pour venir à bout de cette reconstitution, « après quoi je devais rendre le tout au propriétaire des lieux », ajoute-t-il. Dans un article de New World Notes, journal online consacré à l’univers de Second Life, Robbie Dingo explique sa façon de construire cet espace, de reprendre par exemple une partie de l’image de la peinture (le motif de la nuit, sans les étoiles) pour l’appliquer dans Second Life comme image haute-résolution. Robbie dédie son film aux « nombreux fous et très merveilleux étrangers que j’ai croisés tout autour du monde, mais que je n’ai jamais réellement rencontrés ». Le même vertige que sous le ciel étoilé de Van Gogh, en quelque sorte…
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