« Installation pour neuf haut-parleurs » de Dominique Petitgand, à l’Ancienne Brasserie Bouchoule, jusqu’au 4/05, 7 rue Richard Lenoir, Montreuil (93).
« o-o-o », de Stéphan Barron, au FRUC, 3 bis rue Labbé, Montpellier (34), en version concert ce soir à 20 h et à 21 h, concert remix par James Taylor du film « Transmission » de Stéphan Barron. En version exposition le 12/04 à 19h30.
Le son et l’espace... « Sommeil », installation pour six haut-parleurs de Dominique Petitgand (2001). © DR
< 11'04'08 >
Voir avec les oreilles

Le paradoxe de l’art sonore sera-t-il provisoirement résolu ce vendredi 11 avril par deux créateurs pourtant très différents, le vidéaste et net-artiste Stéphan Barron et Dominique Petitgand, représentant de l’art radiophonique ? L’installation sonore, cet art de l’espace, s’inscrit dans un environnement, pas dans une durée. La performance, elle, est au contraire un art du temps. Symphonie, chanson, ou happening trash metal ont bien un début et une fin. A Montpellier, Stéphan Barron propose une version concert de son installation « o-o-o » , tandis que Dominique Petitgand installe sa pièce sonore pour neuf hauts-parleurs à Montreuil aux Instants Chavirés.

Au bien nommé FRUC de Montpellier (acronyme de « Forcément Révolutionnaire Utopique et Créatif »), « o-o-o » transforme en temps réel les mesures du satellite GOME, qui enregistre le niveau de la pollution par l’ozone dans l’atmosphère, en voix chantées. Et Barron a fait appel à Swayzak, monsieur James Taylor, pour remixer en deuxième partie de soirée la bande son du film « Transmission » réalisé par l’artiste, pour une potentielle charge de groove electro minimal, plus dans l’air du temps que dans la couche d’ozone.

Pendant ce temps à Montreuil, Dominique Petitgand a imaginé une installation sonore pour l’ancienne brasserie Bouchoule, l’espace d’exposition des Instants Chavirés, un lieu originellement dédié à la musique. Certes, le son, la voix, la musicalité, l’espace et la possibilité de « regarder » font partie du concert, mais Dominique Petitgand les fait exister différemment dans ses installations, comme ici au festival Musiques volantes en 2005 : « L’expérience et l’écoute qui en découlent, dit-il, sont intimement liées à l’espace et à la liberté qu’a le visiteur d’appréhender ce moment. »

Voilà pour voir avec les oreilles et inversement.

jean-philippe renoult 

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