

Maintenant que la France est quasi éliminée du Mondial, on va pouvoir reparler politique ! Et des délires afférents à la mise en place d’Hadopi. Mais une fois n’est pas coutume, plutôt que de critiquer encore une fois le dispositif antipiratage du gouvernement, plutôt que de se réjouir que d’autres pays (l’Allemagne en l’occurrence), renoncent à imiter la France et sa soi-disant riposte graduée, plutôt que de moquer Orange qui retire de la vente son logiciel de contrôle du téléchargement (moins d’une semaine après son lancement !!), bref, plutôt que de jouer les rabat-joie, poptronics initie la riposte joyeuse et pas graduée pour dépasser (enfin !) la confrontation imbécile des internautes et des auteurs.
En catimini, poptronics s’est engagé depuis l’automne dans une aventure associative intitulée la Sard (Société d’acceptation et de répartition des dons), qui soutient l’idée, pas forcément utopiste, que de nouveaux types d’échanges, hors ceux prévus par le droit d’auteur, sont possibles entre le public et le créateur (que celui-ci soit musicien, plasticien, ou auteur de logiciel). Depuis, la Sard avance à son rythme (avec entre autres un nouveau site, designé par deux jeunes graphistes des Arts déco de Strasbourg, Raphaël Bucher et Anne-Sophie Ferrari) et se fait fédératrice : ce dimanche 20 juin à Paris, à l’invitation du festival des arts Libre Accès, la Sard organise trois tables rondes pour « dresser le panorama des financements innovants pour la création à l’ère du numérique ».
Pour la première fois, donc, huit projets innovants en phase de lancement viendront présenter au public leur idée d’un rapport différent à la création. Il y en a qui imaginent des systèmes de micro-paiements, d’autres qui valorisent le don, d’autres encore qui préfèrent parler de collecte d’indemnités. Il y a aussi les projets artistiques, celui de Shagaï par exemple, de l’artiste Anne-Marie Cornu, qui entend fédérer un groupe d’artistes pas forcément branchés nouvelles technologies en communauté éphémère avec le public (pour des dons, mais pas que).
Côté beau linge, on verra dimanche Peter Sunde, pour Flattr, la plate-forme sociale de micropaiement suédoise. Sunde est l’homme derrière The Pirate Bay, le fameux site de liens BitTorrent. La Sard abrite elle aussi quelques « historiques » du libre, comme Valentin Lacambre ou Antoine Moreau. Pour MCN, c’est Laurent Mauriac, l’un des fondateurs et directeur général du site d’information Rue89, qui viendra présenter ce projet de plateforme de mécénat pour l’information. Quant à Ulule, qui lance la semaine prochaine son service de micro-financement communautaire, l’un des deux fondateurs s’appelle Alexandre Boucherot, qui avait en son temps créé le site d’infos culturelles Fluctuat.
Tout ce bon monde (Flattr, Kachingle, MCN, MooZar, Sard, Ulule, Shagaï et Yooook) évoquera ces modèles de financement de la culture qui mélangent don, indemnisation, appel à contribution à l’économie participative. Les porteurs de ces projets seront accompagnés de figures de la résistance à Hadopi (Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net notamment). Ou comment, en partant des outils numériques, le don peut être le dernier artefact techno pour, peut-être, inventer de nouvelles relations à la création. Après le « tous artistes » et le « tous producteurs », après le « tous stars de la téléréalité », il serait peut-être temps d’imaginer un « tous auteurs de la société » !
annick rivoire |
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