Garden Nef Party, Angoulême, 20 et 21/07.
Howe Gelb et ses enfants, vendredi soir sur la scène de la Garden Nef Party. © Pierre Huot
< 21'07'07 >
C’est Party pour durer

(Angoulême, envoyé spécial)

Il a presque fallu le sortir de scène manu militari, à trois heures du matin. Face à 400 à 500 arrachés, Luz a gratté une heure sur le planning, avec un mix audacieux (Bérurier Noir, Fugazi, Death From Above, Go ! Team…), faisant oublier la prestation boursouflée de Muse. Une horde de lycéens aux tee-shirts siglés a fait un triomphe à la tête d’affiche de la première soirée de Garden Nef Party (10000 entrées !). Sans qu’on comprenne bien pourquoi (le groupe manque d’idées de manière flagrante), Muse est devenu un des fleurons du rock de stade. Angoulême comme les autres a donc droit à un concert ampoulé et complaisant. Un pur cliché rock, jusqu’au décor de scène, d’un kitsch absolu : une sorte de cafetière métallique géante, entourée de quatre barrières de néons aux allures de lampes à bronzer... Le trio multiplie les effets de manche, se rêvant en nouveau U2, et tente de capter l’attention avec un épuisant light show : un morceau bleu, un rouge, un vert. C’est pénible, poussif et terriblement ennuyeux. Même pas digne d’un feu d’artifices du 14 Juillet.

Face à un public qui n’a manifestement jamais entendu parler d’eux, les huit New-Yorkais de  !!! (épaulés par une chanteuse black) sont autrement plus percutants. Ils lancent, comme d’hab’, leur concert sur les chapeaux de roues, parlant directement aux jambes avec leurs morceaux punk-funk irrésistibles. Au soleil couchant, le théâtre de verdure de la Ferme des valettes devient un immense dancefloor avec vue imprenable sur les vieilles pierres d’Angoulême. La machine à danser fait son office sans accrocs, si ce n’est une certaine hébétude du public face aux morceaux les plus bruyants de la troupe, le tourbillon s’achevant sur un monstrueux sabbat techno. Mention spéciale à Nic Offer, qui assure toujours le spectacle, se trémoussant sur le devant de la scène à la manière d’une gamine de 11 ans devant son miroir.

Il s’en passe aussi de belles sur l’intimiste seconde scène. En parfait troubadour folk, Howe Gelb enchaîne les ballades sous un Stetson qui a bien vécu, embauchant même ses gamines aux chœurs pour une épatante improvisation sucrée. Mais c’est Benjamin Darvill, alias Son of Dave, qui marque les esprits. Costume bleu outremer, chapeau, lunettes noires : l’ex-Crash Test Dummies a une dégaine aussi parfaitement décalée sous le lourd soleil charentais que sa musique, croisement déviant et hoquetant de blues et de hip hop. Avec un harmonica pour seul instrument et aidé de quelques pédales d’effets, il scratche, tape du pied, crie, ses beats crasseux attirant une foule de curieux de plus en plus nombreux. Ils remettent ça tous les deux au deuxième jour du festival : à ne louper sous aucun prétexte.

matthieu recarte 

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