« Hamlet » de Yves-Noël Genod, soirée-parcours n°2 le 13/12 ; « Bonanza », Berlin, soirée-parcours n°3 les 14 et 15 /12 ; « Point Blank », Edit Kaldor, soirée-parcours n°5 les 19 et 20 /12, dans le cadre de « 100 dessus dessous », jusqu’au 21/12 à 19h.
Rendez-vous à 19h à la Maison de la Villette, 10 € une soirée-parcours, Maison de la Villette, Paris 19e.
 
Bonanza, plus petite ville du Colorado, filmée et scénarisée par le collectif belge Berlin, à voir les 14 et 15 à la Villette. © DR
< 13'12'07 >
Berlin belgifié, Hamlet détourné, la Villette secouée
« Au début, il était question qu’on fasse “La planète des singes” et j’y avais beaucoup réfléchi, mais finalement ça s’est transformé en “Hamlet” ». Cette note de répétition, tirée du blog que tient le fantasque metteur en scène Yves-Noël Genod, indique que Shakespeare risque d’être un peu secoué dans cette version de « Hamlet » à découvrir ce soir dans le deuxième parcours proposé par le festival 100 dessus dessous à la Villette.
Après avoir joué avec Claude Régy, François Tanguy ou dansé avec Loïc Touzé et Mark Tompkins, Yves-Noël Genod s’est pris de passion pour des projets assez improbables aux titres souvent malicieux : « En attendant Genod », « Pour en finir avec Claude Régy » ou encore « Jésus revient en Bretagne »... Lesquels rassemblent au dernier moment des personnalités de tous bords, dont les « numéros » se greffent sur un fil assez aléatoire de confessions et d’exhibitions. Ça chante, ça danse. La pacotille et le kitsch sont souvent de la partie. Il se peut que ça rate, mais il arrive surtout que ça produise des étincelles assez prodigieuses. Les thèmes des spectacles ne sont pas forcément énoncés à l’avance et sont souvent une simple disposition d’esprit pour permettre à ces rencontres inattendues d’être célébrées le temps d’un spectacle. Son « Hamlet » ne devrait pas déroger à cet esprit de joyeux bordel assez jouissif. A titre d’exemple, voyez cette performance « ultimate frisbee », réalisée à Mains d’œuvres en février dernier, par Genod et ses copains : Après le « to be or not » de Genod, 100 dessus dessous, le drôle de festival à curiosités de la Villette, invite le collectif belge Berlin à présenter la troisième étape de son projet « Holocène », débuté en 2003. C’est au tour de Bonanza, la plus petite ville du Colorado, après Jérusalem et Iqaluit, dans le grand nord canadien, de se faire tirer le portrait en installation vidéo (une maquette de 7 m x 3 et cinq écrans, un pour chaque maison habitée) : La Hongroise Edit Kaldor, avec « Point blank », travaille également le portrait, mais en mixant photographie et théâtre. Elle a collaboré avec Péter Halász à une trentaine de performances et à plusieurs scénarios de films avant de se lancer dans ses propres créations. Elle y invente une forme théâtrale où l’utilisation littérale des nouveaux médias génère un regard mélancolique sur nos vies quotidiennes. Ainsi, « Or Press Escape » (2002) était une performance entière sur le bureau d’un ordinateur et « New Game » (2004) embarquait le public dans un environnement de jeu vidéo. Pour « Point Blank », Edit Kaldor et son photographe Frank Theys ont passé quatre semaines en résidence sur le parc de la Villette et y ont réalisé plus de 100 000 photos. Les volontaires ont dû tout à tour jouer les boulimiques, les violents, les dépressifs, les ennuyeux… Tout au long du spectacle, avec les spectateurs, l’actrice se penche sur ces images, témoin d’un large spectre de comportements humains, et y cherche les motifs qui les rythment et les sous-tendent. Etrange et parfois drôle.
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