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So-City, l’enquête manga dirigée par Pernod. © DR
< 30'05'07 >
C’est pas du jeu, c’est de la réclame
Comment concilier l’amour du jeu et de l’info ? Aux Etats-Unis, MSNBC, la chaîne du groupe NBC Universal et Microsoft, offre un deux-en-un qui évite tout choix cornélien : Newsbreaker est un jeu calqué sur l’ancêtre « Arkanoid ». A chaque fois que la balle choque un bloc, elle libère un titre d’actualité. Tout en augmentant son score, on apprend que le parc à thème Marvel ouvrira ses portes à Dubaï en 2011 ou encore que le grignotage entre les repas peut être salutaire pour les séniors. Derrière le divertissement se profile la promotion de la marque MSNBC, qui attire ainsi les nostalgiques du légendaire jeu d’arcade (dont on peut voir par exemple un remake en Javascript/DHTML ici).
Les « advergames », contraction de « advertising games », autrement dit les jeux publicitaires, pullulent en ligne. « Dans le flux d’informations disponibles sur le Web, il s’agit pour les marques d’être aussi divertissantes qu’un blog ou qu’une vidéo », explique Emmanuel Vivier, de Buzz Paradise. Cette agence, spécialisée dans le conseil en communication, aide les entreprises à affronter le Web. Les jeux ne sont pas le seul moyen de faire parler d’une marque, mais ils génèrent une interactivité, disent les markéteux, qui augmente le « taux d’agrément » du consommateur. L’appât du gain entre aussi en ligne de compte, puisque les jeux sont souvent dotés de lots (consoles, voitures, voyages, etc.).
Buzz Paradise a ainsi chapeauté la dernière campagne pour un rasoir trois lames Bic. Une opération que la société a choisi d’orchestrer uniquement en ligne, et dont la pierre angulaire, outre des vidéos et un blog, était un petit jeu consistant à draguer des jeunes femmes après s’être rasé de près. Emmanuel Vivier, sans donner le budget exact que Bic y a consacré, évoque celui « d’une toute petite campagne télé ». Bonne affaire pour l’entreprise, qui, à moindres frais, a ainsi attiré plus de 800000 visiteurs uniques en l’espace de sept semaines, de surcroît des jeunes, la cible qu’elle vise justement avec son rasoir jetable.
Certaines opérations de promotion ludique sont à l’origine de petits bijoux multimédias, comme Action City, lancé par Rexona Men au Mexique. L’internaute incarne un salarié qui doit atteindre son lieu de travail le plus vite possible à travers une jungle urbaine. Ce parcours acrobatique et haletant entre escaliers de secours, passerelles et même toits de véhicules sur le périphérique, surprend par sa fluidité et le soin apporté au graphisme. Autre Ovni du marketing viral, la promo Stella Artois destinée aux anglophones : dans cette vidéo interactive, le joueur doit se faire servir une bière dans les règles de l’art. Les répliques du barman, en français, sont dignes d’un scénario de Michel Audiard.
Le jeu en lieu et place d’une tête de gondole au supermarché ? Les annonceurs semblent y croire, plus encore quand la publicité est réglementée, comme c’est le cas pour l’alcool. L’advergame sert alors à communiquer sans en avoir l’air. Autour de l’apéritif exotique Soho, la société Pernod a ainsi lancé le site So-City, une enquête manga joliment conçue, avec prix à la clé. Apparemment, ce jeu n’a rien à voir avec la marque, mais un esprit perspicace remarquera que les quartiers où l’internaute doit mener l’investigation sont baptisés comme les parfums de la boisson : Litchi Hotel, Goyave District et Startfruit Building. Sorte de message subliminal... Et puis ce petit lien en bas de la page, très discret, renvoie vers le site officiel de la marque. Aucun communiqué de presse n’a été envoyé aux médias. Seuls quelques influents blogueurs ont été tenus au courant. A eux ensuite, s’ils le souhaitaient, de relayer l’adresse. Une fois sur le site, les joueurs sont eux aussi invités à faire découvrir le jeu à leurs amis. L’un des ressorts des advergames, c’est précisément cela : générer du bouche-à-oreille positif autour du jeu, ce « buzz » qui fera vendre, directement ou non, le produit associé.
emmanuelle hirschauer 

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