Exposition « André Cadere (Varsovie, 1934 – Paris, 1978) - Peinture sans fin » jusqu’au 11/05 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 11, av. du Président Wilson, Paris 16e (entrée libre).
André Cadere et sa barre de bois rond, pertubant les usages et les rouages du monde artistique. © DR
< 25'02'08 >
Cadere, l’homme à la barre de bois rond
Le premier artiste hacker, auquel rend hommage le Musée d’art moderne de la Ville de Paris jusqu’au 11 mai, n’avait pas d’ordinateur sous les doigts, mais une barre de bois à l’épaule... D’origine roumaine, Cadere, né à Varsovie, débarqué à Paris en 1967, avait fait de cet objet un acte de performance dans la durée, squattant les lieux d’art pour y promener ou simplement y déposer sa barre parasite, volant parfois la vedette aux artistes exposés. Dans le sillage de l’art minimal, du land art et de l’art conceptuel, André Cadere est un artiste de la mobilité. A Paris, il est proche de Christian Boltanski, Annette Messager, Sarkis ou encore Jean Le Gac. « La barre de bois rond, explique-t-il en 1974 dans un catalogue jamais publié, est un assemblage de segments peints dont la longueur égale le diamètre, et se succédant d’après une méthode comportant des erreurs. Exposé là où il est vu, ce travail est contraire aux photos et textes imprimés ici. Dépendant des contraintes de ce livre, textes et photos ont un seul rapport avec ce qu’ils décrivent : l’incompatibilité. » Cadere est à la fois un pèlerin et l’artiste d’une œuvre unique, puissante, amusante aussi. Ses barres de bois ronds étaient vues ici et là, sur les quais de Seine, aux balcons d’autres artistes, au cœur de Soho à New York, en objet trouble-fête de la Documenta 5 en 1972, mais aussi dans la vitrine d’une boulangerie… Si le bâton passait parfois inaperçu,il pouvait aussi provoquer le scandale. Cadere fut expulsé d’un vernissage sous prétexte d’une loi interdisant l’introduction des parapluies dans les musées !
Souvent moquée en son temps, son œuvre intègre aujourd’hui les grands musées. Suprême paradoxe, au Musée d’art moderne, les barres trônent très officiellement sans plus de mobilité aucune et sans leur auteur-porteur charismatique. Cadere, mort en 1978, emporté par une leucémie, avait 44 ans. Le commissariat de l’exposition a eu la bonne idée de demander à l’artiste sonore DinahBird un « Portrait d’une barre de bois rond » radio. Extraits choisis, avec par ordre d’apparition, les témoignages des galeristes, critiques et artistes : Ghislain Mollet-Viéville, Laurent Sauerwein, Bernard Borgeaud, Anka Ptaszkowska, Jean Le Gac, Sarkis.
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