Christophe Bruno est un artiste codeur qui fait la nique à Google et s’attaque à la sémantique du Web comme d’autres tagueraient les murs. Débarqué sur la scène de l’Internet en 2001 juste après l’éclatement de la bulle Internet, ce pessimiste actif déjoue les leurres des réseaux comme les discours technofuturistes des compagnies privées. Qu’il propose des moteurs de recherche humains (« Human Browser », une performance au cours de laquelle un acteur détourne en temps réel le contenu de Google) ou une nouvelle manière d’évaluer « la déchéance de l’aura du langage », avec « Le Dadamètre », grâce à la mise au point d’un outil de « profiling du langage et de surveillance narrative des mouvements artistiques », Christophe Bruno pointe les extrêmes de nos sociétés hypertechnologisées, et critique vertement, mais toujours avec humour, le monde nouveau du « capitalisme sémantique ».

Pas étonnant qu’il n’ait répondu que laconiquement au pop’questionnaire de l’été : Christophe Bruno est à la plage, qu’on se le dise.

Qu’est-ce que tu fais pour les vacances ?

Je surfe (enfin j’essaie) mais en vrai, pas virtuellement.

Quels plaisirs culturels tu te prépares pour l’été (expos, festivals, livres, musique, dvd...) ?

J’ai jamais compris le rapport entre le culturel et le plaisir...

Mon planning est très strict : petit déj en bord de mer, surf, apéro, plancha, sieste, apéro, plancha, mojito, tilt, etc. L’ordre peut varier.

Quelle sera ton attitude par rapport au Net pendant les vacances ?

J’ai mon patch.

A quel gros chantier tu t’attaques après les vacances ?

Essayer d’arrêter toutes ces conneries.

« Human Browser », « le Navigateur humain », extraits des performances conçues par Christophe Bruno à Berlin, Toulouse... (2006) :

Recueilli par annick rivoire