Pierre Beloüin est un artiste exigeant, prolifique et multi-taches. Il vit à Strasbourg, y organise des performances à la bagnole, y produit des disques à la douce folie électronique, y imagine des badges d’artistes...

Et quand il nous écrit pour établir un rapprochement critique entre la mort d’Edouard Levé, autre artiste inclassable (écrivain, photographe...), disparu la semaine dernière, et le détournement de ses œuvres par la publicité, on ne peut que réagir à notre manière : on publie. Parce que c’est sobre, c’est fort, et c’est juste.

« Bonjour, Je me permets de réagir avec tristesse, en respectant malgré tout le geste extrême de cet excellent artiste.

« Libération » écrivait le 17 octobre : "Les livres n’annoncent jamais rien, ce n’est malheureusement pas une raison pour ne pas y croire. L’écrivain et artiste Edouard Levé s’est tué lundi à 42 ans. Sa femme l’a trouvé en fin de journée. Il avait laissé une série de lettres précises. Trois jours avant, il avait rendu à son éditeur, Paul Otchakovsky-Laurens, un manuscrit intitulé : Suicide."

J’en profite pour m’insurger contre cette publicité pour la Coupe du monde de Rugby financée par Toyota (et semble-t-il Saatchi & Saatchi et l’agence médias Zenith-Optimedia) qui une fois de plus utilise sans vergogne le travail d’artistes contemporains, en l’occurrence la série « Rugby » d’Edouard Levé...

La pub Rugby in situ. © DR

Ou alors je me trompe, mais en passant sur les tapis roulants de la station Montparnasse, cela m’a paru être une triste évidence. » // Pierre Beloüin//

A Montparnasse. © DR

« Sans titre (série Rugby) », Edouard Levé, 2003, © Edouard Levé-galerie Loevenbruck