Combien d’expos sans artistes femmes ? Combien de manuels d’histoire de l’art qui font l’impasse totale sur la question féministe dans l’art ? « Les temps d’art du féminisme », un débat animé et proposé par Elisabeth Lebovici, notre red’chef du pop’lab et par ailleurs critique d’art, fera au moins la lumière sur cette « problématique longtemps refoulée » de l’art et du féminisme.

La France est-elle particulièrement misogyne ou bien est-ce notre culture républicaine nivellante, celle qui absorbe et réduit les différences dans son creuset, qui est aujourd’hui remise en cause par les minorités et les communautés ? Groupes de femmes artistes, publications sur l’importance du genre dans la création, prises de paroles publiques ont sensiblement changé la donne ces derniers temps, comme le prouve l’exposition au Plateau de Nicole Eisenman pour la première apparition en France de cette artiste américaine qui s’est fait repérée grâce à ses peintures monumentales figuratives, à rebours des tendances contemporaines, revisitant l’histoire de l’art en renversant les rôles homme-femme. Subversif, gênant ?

Pour discuter de tout ça, une brochette de purs cerveaux : Giovanna Zapperi, historienne d’art Hélène Fleckinger, spécialistes des questions de cinéma et féminisme, Catherine Gonnard, spécialiste de la question des images et de l’archive (et co-auteur avec Elisabeth d’une somme à paraître à la rentrée « Femmes artistes, artistes femmes, la création à Paris au XXe siècle »). Pour suivre les discussions reprenant l’histoire de l’art, et s’interroger sur le féminisme et les expositions, Béatrice Cussol (artiste), Caroline Bourgeois (directrice artistique du Plateau), Géraldine Gourbe (universitaire), Béatrice Josse (directrice du Frac Lorraine) et Charlotte Prévot (universitaire).

Les hommes oseront-ils assister à cet après-midi de fauves ?