C’est lundi, c’est la « la brève à Cindy », la nouvelle pop’rubrique qui aborde en mode court un « technotruc » du moment. Ce lundi, Cindy fait son bilan carbone.
Cindy est Alice Haraway. © DR
< 16'02'15 >
Le bilan carbone à Cindy, Ophélie et Alice ou la COP21
C’est lundi, le divan pop à Cindy. Le mardi c’est ravioli, le mercredi, j’ai oublié. Moi, Cindy, j’ai appris par cœur les mots d’Heiner Müller et son « Hamlet Machine » : « Je suis Ophélie. Que la rivière n’a pas gardée. La femme à la corde, la femme aux veines ouvertes, la femme à l’overdose sur les lèvres de la neige, la femme à la tête dans la cuisinière à gaz. Hier, j’ai cessé de me tuer. J’ouvre grand les portes, que le vent puisse pénétrer, et le cri du monde. » Cindy rime avec Ophélie et c’est déjà vendredi ou samedi. Je ne sais plus, j’ai oublié. Je surfe à outrance, je me noie dans ce www, j’ouvre grand les portes, je télécharge. Je suis Ophélie ou Cindy. La femme à la tête dans l’écran de mon ordinateur de silicium, de mon réseau de datacenters... et le cri du monde. Ok Google, c’est jeudi et je te quitte –ctrl Q– j’imprime ce courriel, cet e-pub, ce PDF, ce JPG et je descends au bar d’en bas de chez moi et je feuillette, je lis et je rêve que le vent puisse pénétrer... Je kiffe Alain Anglade qui m’explique que j’ai un intérêt carbone à imprimer un document si j’y passe du temps plutôt que d’y laisser mes heures écran. J’aime Jonathan Schaeffer qui me réconforte dans l’idée de garder mon ordi à Steve plus de 5 versions d’OSX Mountain Lion... Je suis geekénergivore et je mesure l’impact environnemental de ma rivière à clic. Cindy copie-colle : en décembre 2015, la France accueille la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP21, dont l’objectif est de maintenir le réchauffement mondial en dessous de 2°C. C’est jeudi et Je ne suis plus Hamlet, dit l’acteur. Mes mots n’ont plus rien à me dire, mon drame n’a plus lieu. Reprenons. Je suis Cindy et Ophélie et Hamlet, je suis la femme au bilan carbone désastreux, celle que la rivière ne gardera jamais, l’homme connecté à l’overdose sur les lèvres de mon clavier. Et moi Cindy, je déclare que le jeudi est ce jour où jamais plus je ne me connecte, où jamais plus je n’allume un ordinateur, ce jour où j’imprime et me délecte dans le bar d’en bas de chez moi des verbes insensés d’écrivains online rivés à cette configuration d’un dernier rivage. Je suis Alice folle de Vincent...
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