Aux origines du smiley, Scott Fahlman ou Harvey Ball ?
Le premier smiley, début des années 80, sur le BBS de l’université Carnegie Mellon, aux Etats-Unis. © DR
< 27'09'07 >
Le smiley, 25 ou 44 ans ?
« Oui, je suis l’inventeur de la figure souriante parfois également appelée émoticône qui est communément employée dans les mails, le chat et les forums de discussion. Ou au moins, je suis l’un de ses inventeurs. » Scott Fahlman est le parfait prototype du chercheur en informatique (à l’université Carnegie Mellon aux Etats-Unis), longue barbe blanche et humour nerd à l’affichage. Pour célébrer le 25e anniversaire de ces signes qu’on voit partout, pas uniquement dans les échanges sur le Net, le prof y va de son souvenir, lorsqu’au début des années 80, les BBS (Bulletin Board System, les ancêtres des newsgroups actuels), à Carnegie Mellon servaient d’espace de socialisation égalitaire (déjà l’utopie du Net…) entre universitaires, étudiants et chercheurs. Compte tenu du profil « de la communauté, un grand nombre des posts étaient humoristiques (ou tentaient de l’être) », explique Fahlman. « Le problème, c’est que si quelqu’un faisait une remarque sarcastique, une faible proportion de lecteurs passaient à côté de la blague et postaient en réponse d’interminables diatribes ». Bref, Fahlman raconte comment il a imaginé inscrire le symbole :-) pour marquer l’ironie d’un message. Et de dater précisément cette codification au 19 septembre 1982, en présentant le fameux post d’alors. Sa proposition s’est rapidement imposée, non seulement pour signaler un propos humoristique mais aussi pour donner toute une échelle d’indications de l’état d’esprit de l’émetteur (colère, scepticisme, mesure, extase, etc.). Le sourire penché a connu une autre destinée grâce à une autre petite révolution, musicale celle-là, et a accompagné des générations de teufeurs en pleine vague acide. Un autre designer, Harvey Ball, revendique la paternité du symbole, remontant à… 1963. Une fondation « Worldsmile » a même été créée en 2001 pour célébrer la mémoire de ce souriant point jaune... Alors, le smiley, 25 ou 44 ans ? Sans entrer dans la polémique, on peut quand même souligner que les smileys, appelés en bon français émoticônes ou binettes ( ! ) selon les recommandations de la DGLF, la Délégation générale à la langue française, deviennent au Japon Kao Maaku ou Face Marks (« visage de face ») : ils se lisent sans pencher la tête, et leur graphie s’inspire des expressions des mangas. Comme le signale le blog Ugal qui pointe vers la page très documentée sur la question de Takagi Hiroé (Hiroette), une japonaise francophile. |