Et si la Xe Biennale d’art contemporain de Lyon démontrait par l’absurde les impasses du nouvel académisme documentaire artistique ? « Le Spectacle du quotidien », du 16/09/09 au 03/01/10, La Sucrière (Les Docks, 47-49 quai Rambaud), Musée d’Art Contemporain (Cité Internationale, 81 quai Charles de Gaulle), Fondation Bullukian, 26 place Bellecour, Entrepôt Bichat (5 rue Bichat), Lyon. Entrée : 6€-12€.
"Sans titre", 2009, de Shilpa Gupta : les battements du portail sur le mur accueillent le visiteur de la Biennale de Lyon (pour se taper la tête contre les murs ?). © Blaise Adilon
(courtesy Shulpa Gupta/Yvon Lambert)
< 25'09'09 >
Lyon, une Biennale documentairement correcte
(Lyon, envoyée spéciale) Et c’est dans de petites visibilités, peu métaphoriques et largement documentaires, et qui, somme toute, échappent au visiteur, que les pièces placées en un parcours segmenté en cinq chapitres totalement éclatés entre les quatre lieux d’expositions deviennent intéressantes. Et symptomatiques d’un nouvel académisme, d’une impasse formelle et des limites aujourd’hui atteintes par le discours issu des cultural studies, qui marque l’art à « l’âge des biennales » depuis les années 1990-2000. Dans ce contexte, comment montrent les artistes ? Par la forme documentaire. Que ce soit les vidéos ou les installations. Simplification Continuer cette description est bien sûr possible. Redire l’utilisation des textes, des phrases slogans qui se renvoient d’un lieu à l’autre, s’amuser de l’ironie binaire des dessins à la craie de Dan Perjovschi, se « risquer » à la performance instituée par Dora Garcia qui pousse le visiteur à voler son livre sous le regard d’un gardien impuissant au bras en écharpe (« Steal this book »)… Mais ce serait se fondre dans l’une des impasses de cette Biennale : la redondance et la tautologie tant du contenu que de la forme. Et, souvent, la simplification. Un monde sans sexe, sans corps, sans révolte ? Le quotidien du monde serait-il aussi peu charnel, sans corps, sans sexe, sans révolte ? Un monde sans qualités pour une Biennale sans qualités ? Reste les « Chair Events » et « 9 Event Glasses » (1960-1986) de George Brecht qui interrogent, débusquent l’inconfort, l’énigme d’un quotidien uniformisé ; reste l’« EU Green Card Lottery » (2009) de Société Réaliste, une véritable critique du système de contrôle des flux migratoires entre le Nord et le Sud ; reste Agnès Varda et ses « Cabanes » (2006-2009), marines et cinématographiques, des portraits directs et intenses de femmes et d’hommes de Noirmoutier aux visages cachés dans la pellicule d’acteurs et d’actrices de notre imaginaire quotidien, là, c’est la politique du sensible qui affleure enfin !
Cybernétique en papillotes
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